vendredi 16 février 2007

L'HEPATITE B

L'HEPATITE B ET SON VACCIN priorité ou précipitation ?

Depuis 1994, fait sans précédent, 20 millions de français ont été vaccinés contre l'hépatite B, sans qu'obligation leur en soit faite.
En septembre 1994, le ministre de la Santé, le docteur Douste-Blazy, parlait, à la télévision, de 3000 décès et de dizaines de milliers de nouveaux cas par an. L'ampleur déclarée de la maladie semblait justifier de recourir sans tarder à ce nouveau vaccin. Une campagne intensive de promotion, sponsorisée par les producteurs de vaccins, mais avalisée par les autorités, entraina, fin 1994, une ruée qui provoqua même une pénurie passagère !

S'AGIT-IL DONC D'UN PROBLEME DE SANTE MAJEUR ?

L'HEPATITE B correspond à une infection du foie par un virus particulier. Il existe au moins sept virus liés à des hépatites ( de A à G ). Les hépatites A, B et C sont les mieux connues. L'hépatite A est généralement sans gravité. L'hépatite C est la plus dangereuse. Elle est, en France, nettement plus répandue que la B et bien plus souvent suivie de conséquences graves: le risque de cirrhose, altération grave des cellules du foie, est 15 à 50 fois plus élevé ;

COMMENT L'HEPATITE B MENACE-T-ELLE LA SANTE ?

Les conséquences graves sont de deux ordres:
-immédiatement, dans un pour cent des cas, survient une hépatite aigue fulminante, souvent mortelle en quelques jours.
-beaucoup plus tard, le passage à la chronicité peut aboutir à une cirrhose ou à un cancer du foie, 10 à 40 ans après la contamination.

QUEL EST LE RISQUE DE FAIRE UNE CIRRHOSE ET UN CANCER ?

Concrètement, si l'on part de 1000 contaminés, 890 à 940 vont guérir spontanément, seuls 50 à 100, selon les estimations, seront porteurs d'une hépatite chronique, le plus souvent sans s'apercevoir de rien si on ne leur fait pas de prise de sang. Un bon nombre de ces hépatites chroniques vont elles aussi guérir spontanément, d'autres vont se prolonger indéfiniment. Des dizaines d'années après, sur les 1000 contaminées, entre 5 et 25 personnes déclareront une cirrhose qui pourra se compliquer, une fois sur deux ou une fois sur six selon les diverses estimations, par un cancer du foie.
Que ce soit, de façon immédiate, par hépatite fulminante, ou différée, par cirrhose ou par cancer, les décès dus à l'hépatite B en France sont estimés par l'I.N.S.E.R.M. (Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale) entre 5OO et 1000 par an, et non pas 3000, comme a dit le Ministre.
S'AGISSAIT-IL D'UNE EPIDEMIE INQUIÉTANTE ?

Avant toute vaccination de masse, le même Institut ESTIMAIT à 20.000 par an le nombre des nouvelles contaminations-tous les chiffres mis en avant ne sont que le fruit d'estimations statistiques.
En fait l'ampleur de "l'épidémie" était très mal connue: aucune enquête n'a été menée pour établir avec précision le nombre de décès et le nombre des malades en relation avec le virus de l'hépatite B en France, les médecins n'étaient et ne sont toujours pas tenus de déclarer les cas d'hépatite B qu'ils détectent.
Le dépistage systématique effectué chez les donneurs de sang n'a jamais révélé de contamination importante.
Les relevés ponctuels faits avant 1994, étaient en faveur d'une tendance à la diminution progressive, c'est même ce qui ressort d'un tableau reproduit dans un dépliant largement distribué par le Comité Français pour l'Adolescence préconisant la vaccination: ce tableau, fourni pour montrer que l'hépatite est surtout fréquente dans la tranche d'âge allant de 15 à 24 ans, montre aussi que la fréquence de la maladie avait nettement baissé au cours des années étudiées (1985 à 1988), avant toute vaccination de masse. La même évolution en baisse est constatée par l'Organisation Mondiale de la Santé dans tous les pays d'Europe, y compris ceux qui n'ont pas entrepris de vaccination de masse
Cette observation est tout à fait logique puisque l'hépatite B a été largement répandue en France par les transfusions sanguines effectuées avant la réalisation systématique du test de dépistage chez les donneurs de sang. L'introduction progressive de ce dépistage allait faire chuter la fréquence des contaminations

COMMENT L'HEPATITE B SE TRANSMET-ELLE ?

Comme l'hépatite C et le Sida, l'hépatite B se transmet d'abord par le sang et, semble-t-il, beaucoup plus facilement (probabilité 100 fois plus élevée), y compris lors de l'accouchement‑
La deuxième modalité de transmission reconnue par tous vient des rapports sexuels, surtout s'ils sont à risques: partenaires multiples, maladies sexuelles transmissibles concomitantes, rapports anaux. On reconnait, là aussi, une grande similitude avec le Sida.
La transmission par la salive a été affirmée sans hésitations par les promoteurs de la vaccination. On la retrouve encore citée assez souvent pour entretenir cette notion dans l'opinion publique et même médicale.
Le doute provient essentiellement du fait qu'il a été constaté qu'au sein d'une collectivité fermée (famille, établissement de long séjour...) la vie commune prolongée s'accompagnait d'un certain nombre de transmissions sans échange de sang ni contact sexuel connus.
Aujourd'hui il n'existe AUCUNE PREUVE qu’un mode de contamination par la salive existe réellement. Un essai de transmission par la salive, effectué sur des chimpanzés sensibles au virus, a totalement échoué,

UNE PREVENTION POLYVALENTE

De ces modes de contamination découlent des mesures de prévention. Le dépistage chez les donneurs de sang et les femmes enceintes, l'emploi du préservatif sont des mesures évidentes qui ont l'avantage d'être communes à la prévention du Sida.

UNE VACCINATION EFFICACE

Mais, contrairement au cas du Sida, il existe, vis-à-vis de l'hépatite B, une possibilité de vaccination dont l'efficacité a été démontrée: la vaccination du personnel de soin a stoppé net les contaminations qu'on observait fréquemment dans des services comme ceux qui assurent les hémodialyses chez les insuffisants rénaux.
La vaccination comporte trois injections, à un mois d'intervalle, la première année, un rappel l'année suivante. Un autre schéma se contente de deux injections à un mois d'intervalle, et d'un rappel six mois plus tard. Il est conseillé de faire ensuite un rappel cinq ou dix ans plus tard.

UN TRAITEMENT POSSIBLE MAIS ALEATOIRE

Il n'y a guère de traitement efficace des hépatites fulminantes, si ce n'est le possible recours à une greffe du foie.
Dans les hépatites chroniques l'interféron alpha et la vidarubine ont une efficacité immédiate limitée: les tests sanguins se négativent chez 40% des sujets dans les publications les plus encourageantes. L'efficacité à long terme reste à prouver.

ON COMPREND QU'IL SOIT TENTANT D'EVITER LA MALADIE PAR LA VACCINATION, MAIS LE VACCIN EST-IL INOFFENSIF ?

Qu'en est-il de la survenue, après cette vaccination, de maladies graves concernant principalement le système nerveux, scléroses en plaques ou myélites, ou d'autres maladies auto-immunes ?
Le fait qu'une maladie succède à une vaccination ne permet pas d'affirmer la responsabilité du vaccin mais il doit attirer l'attention et rendre prudent.
La position des autorités sanitaires sur ce sujet est que cette vaccination pourrait révéler une prédisposition préexistante; cependant l'on ne connait pas grand-chose de cette prédisposition supposée.

DISPOSER D'UN VACCIN JUSTIFIE-T-IL UNE VACCINATION MASSIVE ?

Il était certes impossible, en 1994, de savoir si les vaccins récemment découverts et qui allaient être utilisés massivement, pourraient ou non révéler ultérieurement des complications. La connaissance ne disposait pas du recul nécessaire.
La sagesse aurait consisté à ne pas généraliser une intervention médicale encore trop peu connue dans ses effets à l'échelle d'une population. Le principe de précaution, comme on l'appelle aujourd'hui, aurait amené à attendre quelques années pour disposer enfin d'études systématiques fiables qui sont forcément longues.
Enfin il ne faut pas oublier que la vaccination n'est pas la seule prévention possible, elle ne devrait en aucun cas faire négliger les mesures générales de protection, comme le signale le témoignage d’Anne Muscat.
Le temps des décisions prises sans concertation n'est-il pas révolu ?

D'AUTRES QUESTIONS SE POSENT

Ne faudrait-il pas clarifier les responsabilités et les fonctions dans le domaine de la santé ? Une campagne en faveur d'une technique de prévention, ou de soins, peut-elle être menée sans risque de dérapage dés lors que les producteurs de cette technique (vaccin ou médicament) participent à sa promotion ?
Etait-il judicieux de consacrer au problème de l'hépatite B des moyens aussi importants ( 1,7 milliards de francs la première année) ? Rappelons que c'est précisément en 1994 que le Haut Comité de Santé Publique établissait, dans son premier rapport général, une liste de 17 priorités en Santé Publique où l'on ne retrouve pas l'hépatite B.
Ne faudrait-il pas éviter de répéter les mêmes erreurs avec le vaccin contre l'hépatite A ?


COMBAT CONTRE L' HEPATITE *

Ce récit est le témoignage concret d'un service d'hémodialyse où l'hépatite B était l'ennemi numéro 1 des malades et du personnel.
Je travaille dans ce service depuis 23 ans et je peux vous confirmer que nous n'avions droit ni à l'erreur, ni à la maladresse compte tenu de la virulence de celle-ci. La forte demande en transfusion sanguine, vu l'anémie constante qu'engendre l'insuffisance rénale, donnait à notre hépatite l'occasion de se produire à la moindre occasion.
Les techniques de l'époque étaient loin d'assurer une protection efficace. La seule aide fut l'injection d'immunoglobuline Anti HBs en intramusculaire toutes les 4 à 6 semaines. La protection restait imparfaite suivant le laps de temps qu'il y avait entre 2 injections. De plus, celle-ci n'était pas administrée aux femmes enceintes.
A peu près au même moment (1977-78), une sectorisation fut instaurée. C'est à dire que les nouveaux patients mis en dialyse, n'étant pas porteurs de l'hépatite B, étaient dialysés dans une autre salle n'ayant pas contact avec les autres malades.
De ce fait, est né un secteur « positif » et un « secteur négatif » . Puis, pour renforcer la lutte, l'évolution importante des techniques, le port de gants systématique et obligatoire, la vaisselle et le linge à usage unique pour le secteur positif, la vaccination des malades et du personnel (1982/83) fit enfin reculer ce redoutable virus. Notre mur, assurant la séparation des secteurs, semblait presque inutile et peut être même serait-il tombé pour réunir équipes et malades.
Mais au loin, arrivaient, en sourdine, le SIDA (1985) et l'hépatite « ni A ni B », appelée C depuis 1988. Notre combat ne cessera d'être nécessaire
en n'ayant, cette fois, comme allié, que la prévention. Le problème des transfussions sanguines, quant à lui. est réglé grâce au dépistage effectué chez les donneurs de sang, à l'utilisation de l'érythropoiêtine chez les dialysés (hormone favorisant la fabrication du globule rouge) évitant le recours aux transfusions répétées ainsi qu'à la stérilisation entre chaque dialyse.
Le V de Victoire eut un court règne et celui de Vigilance reste notre devise.

Anne Muscat*

mardi 6 février 2007

La Maladie d'Alzheimer


L'Alzheimer est une maladie qui mène à la démence : le sujet « perd la tête », « revient en enfance » car ses neurones sont étouffés par un dépôt de substances anormales.
Le but n'est pas, ici, de décrire la maladie mais de répondre à quelques questions pratiques la concernant.

I/ S'agit-il d'une maladie unique ?
L'Alzheimer typique se rencontre principalement quand la maladie débute tôt, avant 65 ans, soit dans environ 10% des cas.
Dans les autres cas la maladie combine les lésions de l'Alzheimer avec des lésions cérébrales ayant d'autres origines : athérosclérose, toxiques comme le tabac, l'alcool, neuro-toxiques divers, que l'on peut qualifier de co-facteurs. La difficulté provient du fait que les troubles présentés sont sensiblement les mêmes.

II / D' ou vient l'Alzheimer ?
Aucune cause externe n'a été jusqu'alors retenue, si l'on met de coté les co-facteurs.
Bien que la maladie soit d'autant plus fréquente qu'on avance en âge, l'âge n'en est pas la cause, la maladie est simplement la conséquence à long terme de facteurs qui accumulent leurs effets ; en fait elle commence bien avant qu'elle n'entraine le moindre signe.
Il a été repéré une prédisposition génétique qui ne concerne qu'une minorité des cas.
L'aluminium a été incriminé, la question n'est pas résolue, d'autant qu'elle est sensible, vu les enjeux. On sait que l'aluminium a , dans le corps, des effets proches de ceux qu'entrainent « les métaux lourds », qui favorisent l'apparition de « radicaux libres » et neutralisent des oligo-éléments indispensables.
Il a été observé, dans la maladie d'Alzheimer, des phénomènes de lipo-peroxydation. Mais ces phénomènes sont aussi en oeuvre dans l'athérosclérose, co-facteur majeur de l'Alzheimer. C'est le cas également du stress, en oeuvre dans plusieurs co-facteurs, mais qui serait retrouvé plus spécifiquement sous la forme de conflits répétés, en dents de scie.

III / Et les pertes de mémoire ?
II est habituel et non maladif d'avoir moins de mémoire à 70 ans qu'à 40 ans, de même qu'on en a souvent moins à 40 qu'à 20ans ! cette diminution est globale et peut être combattue par l'exercice.
L'Alzheimer entraine surtout, du moins au début, l'oubli des faits récents.
Les médecins s'accordent sur l'attitude qui consiste à conseiller une consultation spécialisée lorsque la perte de mémoire pose problème à la fois à l'intéressé et à son entourage.

IV / Un diagnostic précoce est-il utile ?

ASSEZ PRECOCE : OUI.- / Quand la maladie est déclarée, le recours aux médicaments anti-Alzheimer existants permet de retarder son évolution, surtout si les dégâts ne sont pas encore trop importants et un patient sur quatre en tirera bénéfice, bénéfice hélas, pour l'instant , passager.
TRES PRECOCE : NON. - / II ne faudrait surtout pas traiter toute perte de mémoire débutante avec ces médicaments qui agissent en augmentant la présence d'un neuro­transmetteur,l’ acétylcholine, qui, justement est présent au tout début de la maladie en quantité
plus importante que la normale. C'est un peu plus tard, quand la production d'acétyl­choline chute, que ces médicaments deviennent utiles.
PAR CONTRE, bien évidemment, toutes les mesures préventives , bien connues, qui concernent les co-facteurs, sont les bienvenues. Eviter l'usage ou l'abus des toxiques, prévenir l'athérosclerose, prévenir ou faire baisser une hypertension sont des mesures profitables a tout point de vue.

V / Quand peut-on traiter par les médicaments spécifiques ?
La pose du diagnostic est aujourd'hui réglé selon des critères très précis déterminés par les centres spécialisés. Ce n'est qu'alors que les médicaments spécifiques existants actuellement ont un intérêt.

VI / Et qu'en est-il des traitements non médicamenteux ?
Tout ce qui peut stimuler l'activité cérébrale est recommandable ; l'exercice, physique ou intellectuel, est à conseiller, surtout s'il exige une concentration et s'il est fréquent ( au moins trois fois par semaine ).
Si les méthodes cognitives et les thérapies psychosociales n'ont pas encore fait définitivement leurs preuves quand la maladie est avancée, les quelques résultats positifs enregistrés laissent à penser qu'elles pourraient jouer un rôle important dans la prévention de la maladie.
VII / Et le ginkgo ?
Le ginkgo a été utilise depuis longtemps en Chine pour aider le fonctionnement cérébral. Il y a une dizaine d'année, une étude avait conclu a son inefficacité dans les troubles de la mémoire, mais des travaux récents remettent cette conclusion en question et des centres de recherche étudient actuellement l'action d'extraits de ginkgo pour traiter l'Alzheimer.

FIN

jeudi 1 février 2007

L'ALIMENTATION

QUE MANGER AU XXI° SIECLE ?

Mise à jour à partir des exposés de la réunion du Juin 2000:
- L'alimentation Méditerranéene,
- Faut-il aseptiser les aliments ?
- Y-a-t-11 des aliments miracles ?
- Quelles grandes lignes pour une alimentation-santé ?

-_-_-_-_-_-_-_-_-_--_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_-_

1/ L' ALIMENTATION MEDITERRANEENNE (Bernard Delemotte)

Depuis 1950, il avait été constaté une très grande inégalité des populations de la planète face aux maladies cardiovasculaires et en particulier aux accidents coronariens.
Plus récemment il a été montré que, dans l'île de Crête, où une grande partie de la population se nourrit encore comme il y a 2000 ans, à partir des ressources locales et de la pèche, il y a très peu d'infarctus et moins de cancers qu'ailleurs.
Les crétois consomment des légumes, de l'ail, de l'oignon, des fruits, du pain aux pois chiches, du poisson, des végétaux sauvages comme le pourpier, de l'huile d'olive, un peu de vin et de fromage de chèvre ou de brebis et très peu de viande.
En France, quand on compare l'alimentation des Toulousains à celle des strasbourgeois ou des lillois, on remarque que celle des toulousains ressemble un peu à celle des crétois; et les toulousains font aussi moins d'infarctus que les autres.

En Europe, globalement, les accidents coronaires sont dix fois plus fréquents dans les pays du nord que dans ceux du sud: était-ce dû à une différence génétique ou à l'alimentation ?

Il s'avère que l'alimentation peut favoriser, ou au contraire défavoriser, les dépôts de cholestérol dans les parois artérielles, qu'elle peut aussi favoriser, ou défavoriser, la formation de caillots sanguins dans ces vaisseaux. L'excès de cholestérol est favorisé par les graisses saturées, peu consommées par les méditerranéens, abondantes dans le beurre, les charcuteries, les viandes, les pâtisseries et les fromages, et, au contraire,minimisé par les graisses insaturées, abondantes dans l'huile d'olive et dans le poisson( sous une forme particulière qui fluidifie le sang) 1' excès de cholestérol est aussi diminué par les fibres, apportées par le pain bis et les fruits et légumes, et par les anti-oxydants (vitamines, caroténoïdes, flavonoïdes et lycopène) présents dans les fruits et légumes et dans le vin rouge. Les anti-oxydants protègent aussi contre les altérations cellulaires du revêtement interne des artères.
Remarquons par ailleurs qu'on est aujourd'hui plus réservé qu'il y a quelques années pour ce qui est des huiles très polyinsaturées, telles que les huiles de tournesol, de maïs, soja ou pépins de raisin.

Biblio: "Le régime crétois" de Jacques FriCker et Dominique Laty aux éditions Hachette
II/ FAUT-IL ASEPTISER LES ALIMENTS ? (Luc Jaisson)

La multiplication des mesures d'hygiène, y compris sur les marchés, et la publicité faite aux maladies liées aux listérias et salmonelles aboutit à exagérer l'importance des microbes.
FAUT-IL QUE NOS ALIMENTS SOIENT DENUES DE TOUT MICROBE ?
Il faut rappeler que la vie, telle quelle s'est développée sur la Terre n'aurait jamais existé et ne serait toujours pas possible sans les microbes. La plupart sont tout à fait inoffensifs et, au contraire, très utiles: bactéries et champignons microscopiques fertilisent le sol et aident les plantes et les arbres à pousser, tout en recyclant tous les déchets naturels et beaucoup de produits industriels biodégradables; certains virus recyclent bactéries et plantes...Agents incontournables des modernes manipulations génétiques, les virus ont très probablement joué un rôle essentiel dans l'évolution des espèces.

D'autre part fort peu d'espèces microbiennes peuvent s'introduire dans l'organisme quand elles sont absorbées par la bouche: l'acide chlorhydrique de l'estomac les détruit massivement. Pour qu'ils passent cette barrière il faut qu'ils soient très nombreux: au dessous d'un seuil qui varie avec les espèces, il n'y a aucun risque qu'ils envahissent l'organisme. De plus, le fait d'absorber un petit nombre de microbes dangereux permet à notre système immunitaire d'apprendre à les reconnaître, le rendant ainsi capable de résister à une plus forte contamination accidentelle.
Quotidiennement, bien loin de nous agresser, le monde microbien nous rend de grands services: cent mille milliards de microbes sont présents dans l'intestin d'un adulte, principalement dans son colon. Ils se répartissent entre de nombreuses espèces, dont 400 connues, en général inoffensives, parfois potentiellement susceptibles d'entraîner une maladie (pathogènes); cependant le développement des pathogènes est bloqué par les autres espèces dans une flore normalement équilibrée avec qui nous vivons en bonne entente.
Cette flore nous permet:
- d'aller normalement à la selle,
sans microbes nous serions très constipés,
- de digérer certaines substances
que nos sucs digestifs ne savent pas attaquer,
- de disposer de la vitamine K et de plusieurs vitamines B qu'elle produit, dont de la B12
- enfin, en occupant le terrain, cette flore rend très difficile l'implantation d'un microbe pathogène apporté avec un aliment contaminé.
La flore intestinale se constitue, après la naissance, à partir des microbes ingérés avec le lait maternel - il est heureusement impossible de stériliser complètement un mamelon
Par la suite, une aseptisation des aliments diminuerait constamment les capacités de notre système immunitaire et nous priverait de toute possibilité de reconstituer cette flore, par exemple après une cure d'antibiotiques.
Une antisepsie à base de produits comme le chlore, utilisé pour les légumes sous sachet, détruit tous les microbes mais forme des composés "organo-chlorés" souvent cancérigénes que l'on va retrouver, après rinçage, dans les rivières et les nappes phréatiques.
Remarquons que le réfrigérateur, comme moyen de conservation des aliments représente un net progrés, remplaçant en particulier les salaisons et saumures et diminuant beaucoup le risque de toxi-infection alimentaire,
L'idée d'une alimentation dénuée de microbes trouve certainement des racines dans l'idéal de "pureté" hérité du judaïsme et développé par le puritanisme (voir le livre de Vigarello). Elle sert aussi de puissants intérêts commerciaux, fournisseurs d'appareils et de désinfectants et une industrie agroalimentaire qui a les moyens, contrairement aux artisans, de préparer des aliments garantis sans microbes.

En conclusion: propreté "oui", asepsie "non",

Biblio: "Le propre et le sale" de G. Vigarello, au Seuil


III/Y-A-T-IL DES ALIMENTS MIRACLES ? (Th.Couraud)

On voit se développer périodiquement un engouement pour un aliment soudain revêtu de propriétés inédites.
Ce fut le cas du soja, riche en protéines, en graisses polyinsaturées, mais aussi en phyto-oestrogénes. Comme leur nom l'indique, ces substances sont proches des hormones féminines; il peut être intéressant d'en prendre si l'on est une femme ménopausée mais il n'est pas indiqué d'en donner beaucoup aux bébés ni aux jeunes enfants. En réalité les asiatiques, qui nous ont fait connaître le soja, n'en mangent pas des quantités énormes.
Pendant longtemps le foie, de veau en particulier, fut réputé comme une excellente nourriture, source extraordinaire de vitamines et de minéraux. Avec l'alimentation et les traitements auxquels sont soumis actuellement les animaux d'élevage, il y a plus d'inconvénients que d'avantages à manger du foie, cela a été même déconseillé pour les femmes enceintes par l'Académie de Médecine.
Aux U.S.A. il y a eu la vogue du brocolis "anticancérigéne"; en fait tous les choux ont sensiblement la même valeur, ..et, sans doute, beaucoup d'autres légumes valent-ils bien les choux !

Il n'y a pas d'aliment dont on puisse abuser sans risques.
La recette est dans la variété, en équilibrant autant que possible. Céréales et légumes secs se complètent fort bien, d'où toutes sortes de recettes excellentes, souvent traditionnelles: haricots et maïs, riz et haricots, riz et soja, pois chiches et semoule, lentilles et céréales.. (dont Thérèse nous a donné quelques recettes disponibles sur demande).

Biblio: "Plantes et aliments transgéniques" de LM. Pelt en Pocket
IV/ QUELQUES GRANDES ORIENTATIONS (Luc Jaisson)

La plupart des aliments sont loin d'avoir révélé tous leurs secrets. Des erreurs sont colportées: le Kiwi qu'on nous vend ne contient guére plus de vitamine C qu'une orange; hier la tomate était vouée au diable, aujourd'hui elle est portée aux nues,
La diététique n'est pas une science exacte, elle ne le sera sans doute jamais puisqu'elle fait partie des sciences humaines, mais, de plus, à l'heure d'aujourd'hui, ses bases sont encore largement inexplorées. Le seraient-elles qu'il faudrait encore se méfier de "l'obsession alimentaire": il n'y a pas que l'alimentation qui compte, le mode de vie, l'environnement, comptent beaucoup; faire de l'exercice, savoir se relaxer, travailler son mental, chacune de ces choses, dans les pays où toute famine est écartée, sont au moins aussi importantes pour la santé.

Celà dit, quelques grandes pistes se dessinent

1- de façon générale, PLUS UN PRODUIT ALIMENTAIRE EST TRANSFORME, PLUS IL EST RAFFINE, MOINS IL A DE VALEUR POUR LA SANTE
(mais, malheureusement, plus il a de valeur économique !). Seules exceptions: quelques produits végétaux immangeables â l'état naturel et d'ailleurs tropicaux: manioc, soja en grain, cacao en fèves, café non torréfié.
Parmi les produits raffinés, outre la plupart des huiles, on retrouve tous les aliments blanchis: sucre blanc, riz blanc, pain blanc, pâtes blanches, sel blanc.

2- VARIER, chaque jour, mais VARIER VRAIMENT*
Un exemple de fausse variété: les multiples sortes de produits de la vache. Si l'on suivait les conseils donnés par un organisme semi officiel qui pourtant prône la variété, les personnes âgées trouveraient plus de la moitié des calories qu'elles absorberaient dans des produits issus de la vache ( et, à l'heure actuelle, plus précisément d'une seule sous-espèce de vaches, sinon clonées, du moins issues d'un très petit nombre de géniteurs): où est alors la variété ?

3- par rapport à l'alimentation du français moyen, manger DAVANTAGE DE VEGETAUX, frais, crus ou cuits, le moins modifiés possible, et donc moins de produits animaux

4- UN SEUL CORPS GRAS A FAIT SES PREUVES, c'est l'HUILE D'OLIVE.

5- EVITER L'EXCES DE SEL: il efface le goût, mais surtout il est le principal facteur connu de l'hypertension artérielle, elle-même facteur important des maladies cardiovasculaires. Le sodium qu'il contient est indispensable mais dangereux quand il est en excès; le français moyen en consomme 5 à I0 fois plus que nécessaire, surtout par l'intermédiaire des aliments préalablement salés que sont les charcuteries, les fromages, les conserves, les plats préparés, les produits industriels mais aussi artisanaux, et le pain.

Enfin, nous sommes tous différends,
l' alimentation gagnerait à être PERSONNALISEE !