jeudi 7 janvier 2010

hypertension mise au point


     Santé pour Tous
                                                                             

  
 
Mise au point n°18  .Complément de la fiche n° 7
                                                      
                                       

L'hypertension Artérielle


UN  SYMPTÔME
       L’hypertension est un signe, parmi d’autres, manifestant une maladie, ce que les médecins appellent un « symptôme ».
       Dans une minorité de cas, un peu plus fréquents quand il s’agit d’une personne jeune, l’hypertension est la conséquence d’une maladie des reins, congénitale ou acquise, d’une maladie hormonale, d’une anomalie d’une grosse artère ou du cœur, voire d’une intoxication par le mercure, le plomb, le cadmium, l’uranium…
        Mais, dans la très grande majorité des cas, l’hypertension ne relève d’aucune de ces causes, cette hypertension banale, souvent découverte occasionnellement,  fut longtemps dite « essentielle », ce qui signifiait que la Médecine en ignorait l’origine : ce n’est plus le cas aujourd’hui.

UNE MANIFESTATION PARMI D’AUTRES
         L’hypertension banale signe une atteinte diffuse des artères, atteinte débutant des décennies avant le diagnostic et pouvant se manifester autrement que par une hypertension.
         Les parois des artères sont normalement souples et élastiques, mais aussi dynamiques, c’est-à-dire capables de se dilater et de se contracter activement, ce que nul tuyau ne sait faire.
         L’inflammation qui les frappe va les rendre progressivement raides et dures : c’est l’athérosclérose. Cette évolution est généralisée, elle touche toutes les artères mais prédomine souvent en tel ou tel organe : s’il s’agit du cœur, cela va se traduire par une coronarite, s’il s’agit des artères fémorales, cela donnera une artérite des membres inférieurs. L’atteinte artérielle peut provoquer des anévrysmes, dilatations de la paroi pouvant se rompre…elle peut aussi blesser le revêtement interne et provoquer la formation d’un caillot ; s’il bouche l’artère, c’est une thrombose, donnant alors un infarctus ou un accident vasculaire cérébral ; s’il est entraîné plus loin, il provoque une embolie.
         Vous reconnaissez là ce qui est connu comme étant des complications possibles de l’hypertension ; pourtant tous ces accidents peuvent survenir sans qu’il existe d’hypertension, celle-ci n’est qu’une des manifestations possibles de l’atteinte artérielle.

MAIS QU’EST-CE QUI PROVOQUE CETTE ATTEINTE ARTERIELLE ?
        De nombreux facteurs sont en cause : ils relèvent tous d’un mode de vie quasi généralisé dans nos pays dits « développés ».

 Le stress, le manque d’exercice physique, le tabagisme, le diabète, l’excès d’alcool, tout cela est nocif pour les artères.

L’alimentation moyenne des Français est trop riche, comporte trop de produits provenant du bœuf et de la vache, trop de produits raffinés, appauvris en sels minéraux et en vitamines, trop d’aliments préparés industriels, trop de graisses solides et trop de graisses chauffées, trop de sucre, pas assez de fruits et surtout de légumes. Tout cela favorise l’athérosclérose. Cette alimentation de type « moderne » est très liée à la situation économique et sociale des pays dits « développés ».

L’excès de sel a un effet direct sur la tension artérielle, mais il agit aussi sur l’état des artères.
        Des habitudes culinaires anciennes, explicables historiquement, mais aussi la place croissante de produits industriels ou artisanaux, trop salés pour diverses raisons, ont entrainé un usage excessif du sel (chlorure de sodium) dans notre alimentation. Charcuteries, viennoiseries, pâtisseries, biscuiteries, plats préparés, pain et conserves, contribuent à cet excès. Celui-ci est aisément décelable dans les amuse-gueule pour apéritif et les chips, mais plus insidieux dans les préparations sucrées et les sodas où le sel est ajouté pour faire ressortir le goût sucré. On arrive à des consommations journalières allant jusqu’à 2 ou 3 fois la quantité maximale conseillée et probablement 8 à 10 fois la quantité nécessaire. Cette quantité nécessaire reste mal définie mais elle est très faible, le rein humain étant fait pour retenir le sodium.
        Une alimentation variée, sans sel ajouté, apporte suffisamment de cet élément, toujours légèrement mais naturellement présent dans la plupart des produits comestibles (même en dehors des produits de la mer !). Le potassium, naturellement présent dans la plupart des végétaux sous forme de sels organiques, a l’avantage de contrebalancer l’effet agressif du sodium : on comprend là l’un des effets salutaires d’une bonne consommation de fruits et de légumes.
        Une somme suffisante d’études scientifiques concluent à une responsabilité éminente d’une consommation excessive de sel dans la constitution de l’atteinte artérielle diffuse, fondement de l’hypertension et aussi, par une action directe supplémentaire, dans la survenue des accidents vasculaires cérébraux et des complications de l’insuffisance cardiaque chronique et de l’insuffisance rénale.
        Il est également connu que l’excès de sel favorise les cancers de l’estomac, l’insuffisance rénale et l’ostéoporose.
        Un certain nombre de médecins refusent de participer à une campagne visant à réduire la consommation de sel dans l’ensemble de la population : selon eux certaines personnes seraient « insensibles au sel ». Cette hypothèse n’a pu être confirmée : aucun gène de susceptibilité ou d’insensibilité au sel n’a été mis en évidence. En fait elle reposait sur le fait qu’un certain nombre d’hypertendus ne voient pas leur tension artérielle baisser lorsqu’ils diminuent leur consommation de sel. Ce fait s’explique autrement : quand la dégradation des artères est suffisamment avancée, l’hypertension devient difficilement réversible, la suppression de l’excès de sel ne suffit plus. Si l’on a pu observer une régression de l’athérosclérose chez certains patients c’est au prix d’un ensemble de mesures visant tous les facteurs connus de cette maladie ; réduire le sel ne suffit pas mais reste évidemment utile, tout comme il est utile de ne plus fumer lorsqu’on est atteint d’un cancer du poumon.

Du neuf  DANS LES TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX ?
         Jusqu’en 1996, les spécialistes pensaient, au vu des premières études, qu’un traitement bien suivi régularisant la tension chez un hypertendu connu aboutissait à une réduction de la mortalité globale de l’ordre de 10%. Depuis, une revue des études effectuées a conclu qu’un traitement bien mené et bien suivi diminuait certes de 30% le risque des accidents vasculaires mais ne changeait pas significativement la durée de survie.
         Il est toujours considéré comme de bonne pratique médicale de ne traiter une hypertension découverte banalement (sans autre signe) que si elle résiste à six mois de mesures hygiéno-diététiques : exercice physique régulier, modification de l’alimentation et réduction importante de l’apport en sel. On commence alors par un seul médicament, de préférence un diurétique économiseur du potassium.
        Fin 2007, des spécialistes réunis en congrès sont revenus sur le postulat du « traitement à vie » et admettent désormais qu’il est possible de diminuer les doses, puis d’interrompre le traitement médical lorsque la tension est revenue durablement à des « chiffres normaux ».
L’évaluation de la « normalité » fait toujours débat, d’autant que ces spécialistes se sont aperçu que, dans la plupart des cas d’hypertension découverte par hasard, avant toute  complication, il suffisait de faire baisser les chiffres initiaux de 1 à 1,5 point pour tirer les bénéfices du traitement.
       On est assez loin des principes médicaux longtemps affirmés et encore souvent appliqués suivant lesquels il était nécessaire de ramener les chiffres aux sacrés 13/8.

De l’ancien POUR LES PARTISANS DES PLANTES
       Les dernières conclusions des spécialistes mettront un certain temps à passer dans la pratique. Celle-ci ne pourrait-elle pas aussi s’inspirer des suggestions de quelques malicieux qui ont constaté qu’on peut, au moins parfois, obtenir des résultats intéressants en se contentant d’ail et de feuilles d’olivier ?
       Les vertus hypotensives de l’ail ont été reconnues scientifiquement : la consommation doit être régulière, sous forme crue ou cuite, (mais l’ail cru, mélangé à des crudités est plus digeste).
        La décoction de 20 feuilles d’olivier (bouillies dix minutes dans deux bols d’eau puis filtrée et refroidie) sous forme d’un bol le matin et le soir fait encore plus « ringard » et n’a pas été étudiée « scientifiquement », mais ça marche, au moins dans certains cas.
       D’autres malicieux vantent, non sans quelques raison, les bienfaits de l’acupuncture, de l’homéopathie, d’une recherche d’un traumatisme déclenchant, ou des bains relaxants  avec quelques gouttes d’huile essentielle de lavande et j’en passe : à chacun de choisir ce qui lui convient le mieux.

DE TOUTE FACON, QUELQUE SOIT LA METHODE THERAPEUTIQUE CHOISIE, LES MESURES HYGIENO-DIETETIQUES, avec une réduction du sel, un exercice physique régulier, une alimentation correcte et de la relaxation, RESTENT ESSENTIELLES, TANT CURATIVEMENT QUE PREVENTIVEMENT, d’autant qu’elles sont, par ailleurs, excellentes pour la santé globale.

   FIN