jeudi 11 avril 2013

LE CANCER




LES CANCERS
QUOI DE NEUF SUR L’ORIGINE  ET LES TRAITEMENTS


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

Contrairement à ce qui était constaté en 1995 (1), il y a, en France, désormais davantage de décès  par cancers que  par maladies cardiovasculaires.

DE FAÇON GÉNÉRALE

        Le nombre de cancers déclarés a augmenté globalement de 63%  de 1978 à l’an 2000.
 Ni  le vieillissement de la population ni l’augmentation des dépistages ne peuvent expliquer à eux-seuls cette augmentation :

·         il n’est pas prouvé que le vieillissement en lui-même favorise la cancérisation. Certes, l’allongement de la vie a été de pair avec l’augmentation des effectifs des tranches d’âge les plus exposées aux cancers, les gens âgés ayant un plus grand risque d’avoir été exposés à des facteurs extérieurs qui ne traduisent leur nocivité qu’après une exposition prolongée, successive, voire cumulative.
      Mais si l’on tient compte de cette évolution démographique, il  reste une
      augmentation inexpliquée de 35%
·         d’autre part les dépistages organisés ne concernent que les plus de 50 ans     alors que l’augmentation du nombre des cancers touche toutes les tranches d’âge.

         I.            DES FACTEURS CANCÉRIGÈNES EN EXPANSION CONTINUE.

      Comment s’étonner qu’il y ait davantage de cancers alors que les facteurs favorables aux cancers ne cessent de se multiplier ?

·         Les substances mutagènes ou cancérigènes transmises par l’alimentation et l’environnement sont de plus en plus nombreuses. Toute tentative pour éliminer ne serait-ce qu’une de ces substances entraîne immédiatement une levée de boucliers par les industriels concernés, soutenus par quelques « scientifiques » adorateurs d’un progrès technologique indéfini ou influencés par leurs liens avec ces industries. Certes, prises isolément, celles qui sont  reconnues et mesurées sont chacune présentes à des doses inférieures aux limites fixées officiellement. Mais l’effet de leur présence simultanée ou successive n’est jamais  pris en compte, il est pourtant extrêmement probable : les rares recherches faites sur la potentialisation et les effets cumulatifs des cancérigènes ne laissent guère de doutes. Si les conséquences n’en sont pas tirées c’est simplement que cela conduirait à un tel chambardement industriel et commercial que les autorités préfèrent fermer les yeux.
·         Les perturbateurs hormonaux sont des produits qui interfèrent avec les hormones naturellement présentes dans l’organisme. Ces produits jouent un rôle promoteur dans les cancers hormonaux-dépendants, sein et prostate en premier lieu, deux cancers en nette augmentation. Ces perturbateurs hormonaux se comportent souvent comme des œstrogènes, venant alors ajouter leurs effets aux prises médicamenteuses : pilule contraceptive ou traitement hormonal de la ménopause. Certains métaux, comme le cadmium, beaucoup de pesticides, de détergents, d’assouplissants des plastiques, de vernis intérieurs des boîtes de conserves, et une quantité de produits entrant dans la composition des cosmétiques, des « produits d’hygiène » comme des lingettes, sont des perturbateurs hormonaux. Nombre d’entre eux finissent leur existence dans les nappes phréatiques, les rivières et les océans. Autant dire qu’ils sont désormais partout. Outre leur action cancérigène, les perturbateurs hormonaux qui sont particulièrement actifs pendant le développement de l’enfant, dés la conception, peuvent entraîner des malformations sexuelles chez les garçons et une baisse de leur fécondité ultérieure.
·         D’autres polluants, métaux lourds, aluminium et solvants entre autres, ainsi que le déséquilibre alimentaire en faveur des omégas 6 et le stress provoquent des phénomènes inflammatoires favorables à la cancérisation.
·         L’exposition aux rayonnements a été incriminée depuis fort longtemps (2) ; l’étude réalisée en France et au Québec par E.D.F qui corroborait cette crainte n’a toujours pas été publiée. Mais récemment les plus hautes autorités mondiales ont reconnu aussi bien l’effet des faibles doses de radiations ionisantes que celui des rayonnements électromagnétique intenses.
           Une étude a mis en évidence une augmentation des leucémies chez les enfants vivants au voisinage d’installations nucléaires, ce qui avait déjà été constaté au Royaume Uni et en Allemagne (2).
           L’étude Interphon, menée sous le contrôle de l’ O.M.S. montre que l’utilisation un  tant soit peu intensive d’un téléphone portable multiplie par au moins 2,5 le risque de cancers céphaliques. Ceci va avec le fait que les cancers primitifs du cerveau,  longtemps rares, augmentent régulièrement.
·         L’évolution des conditions de vie ne va pas dans le sens de la santé : chômage, précarité et pauvreté ne cessent d’alimenter des états de stress chronique qui amoindrissent les défenses immunitaires qui ont aussi leur importance contre le cancer. L’absence d’exercice physique,  dont l’influence néfaste ne cesse d’être corroborée, concerne toujours une part très majoritaire de la population.

II.            Les BOISSONS ALCOOLISÉES sont connues comme facilitant la plupart des cancers. Leur consommation abusive reste un problème peu abordé dans notre pays.

      Il  apparaît que le vin rouge, pris à petites doses de l’ordre d’un à deux verres par jour, représente une exception. L’intérêt de ses polyphénols (tanins, flavonoïdes) l’emporterait sur l’alcool et les sulfites nocifs qu’il contient. Les polyphénols ont en effet un rôle protecteur d’abord reconnu contre les maladies cardiovasculaires mais de plus en plus mis en évidence dans d’autres maladies comme certains cancers, l’Alzheimer, la dégénérescence maculaire ou le diabète (3). Ces polyphénols seraient-ils absents du raisin et du jus de raisin, dont on ne parle guère ? Il est vrai qu’une partie, mais une partie seulement, de ces poly phénols provient des tanins donnés par les tonneaux de bois, quand ils sont encore utilisés. Il reste quelques raisons de s’interroger !

   III.            LE TRAVAIL reste, pour un nombre important de salariés et d’artisans, l’occasion d’une exposition à des substances ou des rayonnements cancérigènes.

     De façon générale la plupart des cancers professionnels restent non reconnus comme tels : chaque année, environ 2000 cancers sont reconnus d’origine professionnelle alors qu’en 2009, l’Institut National de Veille Sanitaire chiffrait entre 11000 et 23000 cas le nombre annuel de cancers fortement suspects d’être principalement d’origine professionnelle(4). L’action cancérigène des pesticides et des solvants est de plus en plus apparente. L’industrie chimique et l’agriculture sont les secteurs les plus concernés : plus d’un million de salariés sont exposés constamment à des substances cancérigènes et souvent sans aucune protection (5).

     Première difficulté : les facteurs cancérigènes agissant insidieusement pendant de longues périodes de vie, il est très difficile de les identifier quand le cancer est là.

     Deuxième difficulté : comme la plupart des maladies fréquentes les cancers naissent d’une conjonction de facteurs divers. Une liste complète de ces facteurs manque encore ; elle est d’autant plus difficile à établir que l’industrie ne cesse d’élaborer une grande quantité de nouveaux produits et de nouvelles techniques dont on ignore les effets à moyen et long terme. 
 
     Troisième difficulté : il reste impossible d’établir  avec précision une hiérarchie entre les facteurs connus.

     A ces difficultés médico-légales vient s’ajouter le fait qu’une telle reconnaissance va coûter à la Caisse des accidents du travail et maladies professionnelles et augmenter les cotisations des employeurs. Il s’appuie  aussi sur le processus même de la maladie ; le cancer est rarement rapidement consécutif à un seul facteur. De façon générale c’est la succession et la coïncidence de plusieurs facteurs favorables au cancer qui vont le faire apparaître souvent fort longtemps après que l’exposition dangereuse a cessé (6). Cela ne devrait pas empêcher qu’un cancer soit reconnu comme professionnel lorsqu’il s’avère que la personne atteinte a été exposée significativement à une substance cancérigène spécifique du cancer apparu.

   IV.        L’influence des CONDITIONS DE TRAVAIL sur les cancers a attiré l’attention durant ces dernières années.

        Les conditions générales se dégradent à mesure que compétitivité et concurrence  deviennent les premiers principes du management. Situations de dépendance et harcèlements se multiplient participant à un stress chronique.
       En 2007, le travail de nuit a été classé par l’International Agency for Research in Cancer parmi les cancérigènes probables pour l’être humain. Le mécanisme passerait par une moindre production de mélatonine chez les travailleurs de nuit, et la mélatonine est anti cancérigène. De plus, la production d’œstrogènes est augmentée quand le sujet est exposé à la lumière artificielle. On conçoit que le cancer du sein ait pu être, au Danemark, reconnu comme maladie professionnelle chez les femmes qui travaillent la nuit.(7)
        En France, nous en sommes encore loin. Au contraire, une loi votée en 2001 a autorisé le travail de nuit des femmes dans l’industrie. En 2009, trois millions cinq cent mille personnes travaillent de nuit dont un million de femmes (8). 

      V.            LES TRAITEMENTS SONT PLUS EFFICACES

 Mais les connaissances académiques sur la façon de  traiter les cancers  n’ont pas fondamentalement évolué.

    La recherche n’a guère exploré la piste ouverte par une possible correction des anomalies cellulaires en remplacement des thérapeutiques actuelles qui visent à détruire les cellules atteintes. L’exemple de l’efficacité du traitement d’une leucémie par un dérivé vitaminique qui ramène à la normale les cellules dégénérées n’a pas fait école.

    La cancérologie française  continue à ignorer ou à diaboliser les inventeurs que furent Gernez, Kouzmine ou Beljanski ; ne retenant de Hamer que sa fuite en avant extrême, elle se refuse à regarder de prés ses travaux. La méthode Gernez de prévention des cancers ne serait guère coûteuse, elle contribuerait aussi à réduire le nombre des maladies cardiovasculaires (9). - à noter d'ailleurs que les autres découvertes de ce chercheur concernant la prévention des allergies et des myopathies n’ont pas davantage retenu l’attention des pouvoirs publics ni des autorités médicales-.

     En diététique, certaines des orientations préconisées par le docteur Kouzmine  et  le docteur  Seignalet (10) apparaissent prophétiques des conseils alimentaires issus de l’étude Suvimax réalisée en France de 1994 à 2003 et  mis en avant depuis.

     Enfin seuls un ou deux cancérologues français isolés s’inspirent du courant psychothérapique initié dés les années 1930 par Georg Grodeck et reprises par Carl Simonton, David Spiegel et bien d’autres, mais surtout aux U.S.A. (11).

   La chirurgie continue à guérir la plupart des cancers qui lui sont accessibles, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas trop évolués. Les cancérologues ont mis au point des méthodes de lutte moins destructives ou plus sélectives mais ils utilisent toujours principalement des rayonnements ionisants et des substances chimiques qui détruisent les cellules cancéreuses mais frappent aussi des cellules saines. Ces traitements restent pour le moins  paradoxaux puisqu’ils utilisent des rayons et des substances eux-mêmes cancérigènes, même lorsqu’il s’agit de méthodes a priori non destructives (12) !

    Tout cela entraîne un peu plus de guérisons qu’auparavant et surtout permet à un nombre croissant de patients  de vivre un peu plus longtemps, mais on ne voit pas arriver « la victoire totale sur le cancer », promise, il y a cinquante ans, par un Président des U.S.A.!

Fin


BIBLIOGRAPHIE
1 / Voir le chapitre « cancers » dans « Comment perdre la santé » L.Jaisson 1995 éd. De Guibert
2 / Même livre : page 141
3 / European J. of clinic nutrition  juin 2010-64-561,68
4 / I.N.V.S. cité par « Que choisir santé » sept 2009 n° 31
5 / Rapport annuel de la Direction  de la Recherche, des Études, des Évaluations et des Statistiques) Juillet 2011
6 / « Construire la visibilité des cancers professionnels » Thébaud-Mony Revue Française des Affaires Sociales
     2008 n° 2-3 pages 237 à 254
7 / Lancet du 28 Mars 2009  (tome 373)
8 / chiffres donnés par  le DARES (service des statistiques du Ministère du Travail)
9 / « Le scandale du siècle » interviews des docteurs Gernez, Delahousse et Willem, DVD de Jean Yves Bilien
10/ « L’alimentation ou la troisième médecine » Jean Seignalet 5° édition, 2007, éd De Guibert
11/ Tel le docteur Mouysset et son centre « Ressources » à Aix en Provence
12/- Étude du Dr Peter S ; Nelson du Ford Hutchinson Cancer Research Center  in « Nature Medecine »- 5/8/12  
     - Étude du Pr Raghu Kalluri de la Harvard Medical School de Boston publiée dans la revue « Cancer Cell »