samedi 11 avril 2015

Promotion de la santé



                   

 PROMOTION DE LA SANTÉ

et ACTIONS PUBLIQUES

                                      LES RESPONSABILITÉS DE L’ÉTAT
              LA PROTECTION DE LA SANTÉ EST-ELLE PRISE AU SÉRIEUX
                                        PAR LES POUVOIRS PUBLICS ?  /1

L’individu  peut agir pour promouvoir sa santé, encore faut-il qu’il soit en condition de le faire:
-          il faut qu’il soit instruit et bien informé,
-          il faut que ses besoins de base soient assurés
-          il faut que les moyens pour assurer cette santé lui soient accessibles.
-          il faut que ses conditions de vie et son environnement soient favorables

Les deux premières conditions sont dirimantes :
                  -  l’instruction de tous les enfants doit être assurée et l’école doit de plus assurer sa part dans leur éducation. C’est une responsabilité primordiale de tout État.Celui-ci doit aussi s’assurer que  tous les adultes soient informés de ce qui favorise la santé, de ce qui favorise la maladie, de ce qui semble généralement certain et de ce qui reste incertain : facile à écrire, moins facile à réaliser. Du moins cela implique de contrer toute propagande intéressée et de savoir résister rigoureusement aux pressions industrielles et commerciales en ce domaine.    
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                  - l’État doit aussi veiller à ce que tout citoyen dispose d’un minimum de moyens matériels et donc d’un revenu régulier suffisant.


        TOUT CELA  RELÈVE  DES  DEVOIRS  BASIQUES  DE  TOUT  ÉTAT.



Mais l’État et les collectivités publiques peuvent aussi aider l’individu à vivre sainement, sans empiéter sur sa liberté, simplement en réalisant les conditions les plus favorables.
     
Prenons l’exemple de L'EXERCICE PHYSIQUE, désormais unanimement considéré comme un facteur  de bonne santé. Certes, il existe maintenant, au Centre anti cancéreux de Villejuif, un programme de ré-entrainement physique de patientes traitées pour un cancer du sein. Mais qu’y-a-t-il de fait pour inciter toute la population à l’exercice  et pour faciliter le changement d’habitudes ancrées depuis des décennies ?
     Bien sûr la décision de se bouger est une affaire personnelle…
     Mais…combien de milliards pour faciliter la circulation routière ou les transports aériens? Et combien pour de véritables pistes cyclables protégées, suffisamment larges et n’empiétant pas sur les zones piétonnières ?  Combien pour des piscines publiques suffisamment nombreuses ? Dans les campagnes, les municipalités se soucient-elles massivement du maintien des sentiers et des chemins ruraux ? Peu encore se manifestent en ce domaine, malgré les efforts de plus en plus d’associations de sauvegarde. Dans les villes, quand la moindre fissure du revêtement des chaussées ou le moindre obstacle sur la voie publique (routière !) sont le plus souvent rapidement corrigés, du moins en centre ville, les déplacements pédestres sont-ils l’objet de la même attention ? Des trottoirs étroits, au sol irrégulier, aux bordures abruptes donnent sur des passages piétons peu sécurisés. Ces trottoirs encombrés de multiples poteaux et plots, de publicité, d’éclairage, de signalisation (pour les automobilistes !), obligent à une vigilance incessante. Ainsi les déplacements à pied ressemblent davantage à une course d’obstacles qu’à une marche détendue. Peu alléchants pour les bien portants, ils deviennent quasiment impossibles pour les handicapés, et dangereux pour les malvoyants et les personnes âgées. 
     Qu’en est-il de l’exercice physique à l’école, de six ans à l’Université, rejeté dans les « activités périscolaires » sans budgets ni obligations.
     Le sport est réduit à la compétition, davantage dangereuse que bénéfique pour la santé des pratiquants tandis que le peu qui est fait par les successifs Ministères du sport ont surtout visé  à la construction de grands stades et aux infrastructures servant aux jeux olympiques.

GOUTS ET HABITUDES ALIMENTAIRES sont d’ordre personnel. Là aussi c’est à l’individu de prendre les décisions qui s’imposent.
Mais…on pourrait peut-être l’aider, et d’abord cesser de l’inciter aux erreurs et abus reconnus ?
     L’Histoire ne nous enseigne-t-elle pas que l’excès de consommation de sel est très ancien en France et fut encouragé par le « Devoir de sel » décrété par un roi en mal d’argent ?  L’alcoolisme ne fut-il pas facilité en Pologne par un roi lui aussi en difficulté financière ?  Les habitudes alimentaires ne tombent pas du ciel ! Le mécanisme qui relie les conditions générales de vie de nos concitoyens et les défauts de l’alimentation moderne  a déjà été démontré : les effets biologiques des principaux défauts sont des réponses logiques bien que dramatiques pour la santé *. Cette alimentation déséquilibrée est adaptée au mode de vie : il est très difficile pour un individu d’y échapper durablement.
      Cependant, tant que ce mode de vie continuera de s’imposer, des mesures pourraient être prises pour aider celui qui se déciderait à changer d’alimentation.
      On dit au citoyen de manger moins sucré, moins salé et moins gras, mais les autorités refusent d’interdire (ou de surtaxer lourdement) les publicités qui incitent, les enfants en particulier, à consommer toutes sortes de confiseries, y compris celles qui remplacent le sucre par des édulcorants car ces derniers, outre leurs effets secondaires, favorisent eux aussi le diabète.
      Les messages de santé obligatoirement ajoutés aux publicités soumettent le récepteur à un double langage en lui-même pathogène, laissant entendre que « ce qui est bon » est dangereux pour la santé. Il serait plus efficace d’augmenter drastiquement les taxes frappant ces publicités (et, pourquoi pas, toute publicité pour des produits alimentaires non indispensables).
      Et, puisque décidément, on nous invite à « manger chaque jour cinq fruits et légumes », la première chose à faire ne serait-elle pas de supprimer la T.V.A. sur les fruits et légumes frais ? Et de moduler celle-ci, en ne laissant au taux réduit de 5,5% que les aliments vraiment bons pour la santé ?
      L’État pourrait réorienter la politique agricole en cessant toute aide à l’élevage du bétail  et aux cultures d’aliments pour bétail, réservant cette aide à la production de blé panifiable, de légumes et de fruits, surtout quand il sont  « bio ». Il y a là un vaste domaine d’action.

EXERCICE PHYSIQUE RÉGULIER ET ALIMENTATION SAINE SONT DES OUTILS ESSENTIELS POUR PROMOUVOIR LA SANTÉ A TOUT  ÂGE.

       Encore faudrait-il que les pouvoirs publics soient partie prenante des efforts à effectuer et commencent en cessant de favoriser la sédentarité et les produits alimentaires dangereux pour la santé !

On verra prochainement comment les pouvoirs publics ont encore d’autres bien lourdes  responsabilités concernant  la santé de la population. - A suivre donc-
 *voir  à ce sujet : « Comment perdre la santé » ed  Fx de Guibert p. 174 à 176