I-3 PLUTÔT QUE DES MÉDICATIONS « PRÉVENTIVES »
Une avancée intéressante dans le domaine des maladies artérielles est la divulgation de plus en plus présente du peu d’intérêt des médicaments dits « préventifs » : hypocholestérolémiants et antihypertenseurs : les études scientifiques ayant désormais retenu le critère de la « durée de survie » concluent maintenant le plus souvent à la très faible efficacité de ces médicaments (11).
Là aussi les avancées de la recherche ne se traduisent pas encore beaucoup dans la pratique médicale, d’autant plus que les autorités responsables de la mise sur le marché et du remboursement des médicaments n’ont pas fait leur travail, ce qui est maintenant reconnu suite au scandale du Médiator.
Bien que je n’aie pas connaissance de récents travaux à ce sujet, il est probable que les anti coagulants, prescrits contre prévention primaire des thromboses artérielles chez des sujets encore indemnes, n’aient eux aussi que peu d’intérêt quand on envisage leur efficacité à longue échéance en terme de durée de survie. Leur efficacité en qualité de traitement immédiat et à court terme est une chose, leur utilité semble plus discutable chez une personne qui n’a jamais eu d’accident thrombotique ou même, à long terme, chez un sujet qui vient d’en faire un ; il est à remarquer que l’usage des anti vitamine K pour prévenir une rechute d’infarctus, très courant dans les années 1960, avait été abandonné quelques années plus tard compte tenu des faibles résultats et des inconvénients du traitement. Mais la mode en est revenue et les inconvénients ne sont pas exceptionnels ni bénins : 4000 décès et 17000 hospitalisations annuelles (12) ; il serait intéressants de tester, face aux médicaments anticoagulants, l’alternative simple consistant à lutter contre l’hyper coagulabilité par une activité physique régulière alliée à une alimentation correcte, moins riche en viandes rouges et en omégas 6, et plus riche en poisson et en légumes.
UNE VRAIE PRÉVENTION
Lentement mais irréversiblement s’impose l’idée que les maladies cardiovasculaires engendrées par l’atteinte artérielle peuvent être évitées. Par contre la réversibilité et donc la possibilité de vraies et complètes guérisons de ces maladies ne sont pas admises par les spécialistes ou restent peu mises en œuvre. Pourtant cette réversibilité a été illustrée par trois études parues en 1990 et, à ma connaissance, jamais mises en doute depuis (13). Le fait que cette réversibilité s’appuie beaucoup plus sur des changements du mode de vie que sur la prise de médicaments n’est sans doute pas étranger à cette mise à l’écart.
L’idée que l’action préventive peut être élargie à l’ensemble des maladies courantes commence à apparaître. A mesure que l’on découvre les facteurs de risque des affections fréquentes dans les pays ayant le même mode de vie beaucoup de ces facteurs s’avèrent être communs ; par exemple, plusieurs facteurs de risque se retrouvent à la fois dans les maladies artérielles, dans l’Alzheimer et dans la D.M.L.A (dégénérescence maculaire) (14).
De la prévention on peut alors passer à la promotion de la santé. Comme l’environnement, pris dans son sens le plus large comportant entre autres l’alimentation et le mode de vie, s’avère être le premier facteur des maladies les plus fréquentes, bien loin avant la génétique et les microbes, le professeur Pierre Cornillot a développé l’importance de la prise en compte des facteurs environnementaux pour une politique de promotion de la santé qui, en France, reste encore balbutiante (15).
Pour cela, UNE AUTRE CONCEPTION DE LA SANTE DE L’INDIVIDU doit voir le jour, non plus comme dépendant de la médecine et de ses techniques mais privilégiant l’action sur les racines profondes des maladies et infirmités associée à un renforcement des défenses naturelles de l’organisme. Mais pour cela, il faudra d’abord abolir la formidable pression exercée par les fabricants de médicaments, de matériels médicaux et de vaccins… (À suivre) !
11/ Statins and adverse cardiovascular events – Journal of Empirical Legal Studies (5/9/08)
12/Chiffres publiés dans la presse après les déclarations du Professeur Bounhoure sur ce sujet en novembre 2011
13/ « Comment perdre la santé, page 80
14/ Épidémiologie de la dégénérescence maculaire liée à l’âge – N. Leveziel –
J. Fr d’ophtalmologie 2009/32/ 440 à 451
15/ Pr. Cornillot – articles des numéros 131 & 132 de la revue « Votre Santé » 2010