LES CANCERS
QUOI DE NEUF SUR L’ORIGINE ET LES TRAITEMENTS
Contrairement à ce
qui était constaté en 1995 (1), il y a, en France, désormais davantage de décès
par cancers que par maladies cardiovasculaires.
DE FAÇON GÉNÉRALE
Le nombre
de cancers déclarés a augmenté globalement de 63% de 1978 à l’an 2000.
Ni le vieillissement de la population ni
l’augmentation des dépistages ne peuvent expliquer à eux-seuls cette
augmentation :
·
il n’est
pas prouvé que le vieillissement en lui-même favorise la cancérisation. Certes,
l’allongement de la vie a été de pair avec l’augmentation des effectifs des
tranches d’âge les plus exposées aux cancers, les gens âgés ayant un plus
grand risque d’avoir été exposés à des facteurs extérieurs qui ne traduisent
leur nocivité qu’après une exposition prolongée, successive, voire cumulative.
Mais si l’on tient compte
de cette évolution démographique, il reste une
augmentation
inexpliquée de 35%
·
d’autre part
les dépistages organisés ne concernent que les plus de 50 ans alors que l’augmentation du nombre des
cancers touche toutes les tranches d’âge.
I.
DES FACTEURS CANCÉRIGÈNES EN EXPANSION CONTINUE.
Comment s’étonner qu’il y ait davantage
de cancers alors que les facteurs favorables aux cancers ne cessent de se
multiplier ?
·
Les substances mutagènes ou cancérigènes
transmises par l’alimentation et l’environnement sont de plus en plus nombreuses.
Toute tentative pour éliminer ne serait-ce qu’une de ces substances entraîne
immédiatement une levée de boucliers par les industriels concernés, soutenus
par quelques « scientifiques » adorateurs d’un progrès technologique
indéfini ou influencés par leurs liens avec ces industries. Certes, prises
isolément, celles qui sont reconnues et
mesurées sont chacune présentes à des doses inférieures aux limites fixées
officiellement. Mais l’effet de leur présence simultanée ou successive n’est
jamais pris en compte, il est pourtant extrêmement
probable : les rares recherches faites sur la potentialisation et
les effets cumulatifs des cancérigènes ne laissent guère de doutes. Si les conséquences
n’en sont pas tirées c’est simplement que cela conduirait à un tel
chambardement industriel et commercial que les autorités préfèrent fermer les
yeux.
·
Les perturbateurs hormonaux sont des produits qui
interfèrent avec les hormones naturellement présentes dans l’organisme. Ces
produits jouent un rôle promoteur dans les cancers hormonaux-dépendants, sein
et prostate en premier lieu, deux cancers en nette augmentation. Ces
perturbateurs hormonaux se comportent souvent comme des œstrogènes, venant alors
ajouter leurs effets aux prises médicamenteuses : pilule
contraceptive ou traitement hormonal de la ménopause. Certains métaux,
comme le cadmium, beaucoup de pesticides, de détergents,
d’assouplissants des plastiques, de vernis intérieurs des
boîtes de conserves, et une quantité de produits entrant dans la composition des cosmétiques,
des « produits d’hygiène » comme des
lingettes, sont des perturbateurs hormonaux. Nombre d’entre eux
finissent leur existence dans les nappes phréatiques, les rivières et les
océans. Autant dire qu’ils sont désormais partout.
Outre leur action cancérigène, les perturbateurs hormonaux qui sont
particulièrement actifs pendant le développement de l’enfant, dés la conception,
peuvent entraîner des malformations sexuelles chez les garçons et une baisse de
leur fécondité ultérieure.
·
D’autres
polluants, métaux lourds, aluminium et solvants
entre autres, ainsi que le déséquilibre alimentaire en faveur des omégas 6 et le stress
provoquent des phénomènes inflammatoires favorables à la cancérisation.
·
L’exposition
aux rayonnements a été incriminée depuis
fort longtemps (2) ; l’étude réalisée en France et au Québec par E.D.F qui
corroborait cette crainte n’a toujours pas été publiée. Mais récemment les
plus hautes autorités mondiales ont reconnu aussi bien l’effet des faibles
doses de radiations ionisantes que celui des rayonnements électromagnétique
intenses.
Une
étude a mis en évidence une augmentation des leucémies chez les enfants vivants
au voisinage d’installations nucléaires, ce
qui avait déjà été constaté au Royaume Uni et en Allemagne (2).
L’étude Interphon, menée sous le contrôle
de l’ O.M.S. montre que l’utilisation un tant
soit peu intensive d’un téléphone portable
multiplie par au moins 2,5 le risque de cancers céphaliques. Ceci va avec le
fait que les cancers primitifs du cerveau, longtemps rares, augmentent régulièrement.
·
L’évolution des conditions de vie ne va pas dans
le sens de la santé : chômage, précarité et pauvreté ne cessent
d’alimenter des états de stress chronique qui amoindrissent les défenses
immunitaires qui ont aussi leur importance contre le cancer. L’absence
d’exercice physique, dont l’influence
néfaste ne cesse d’être corroborée, concerne toujours une part très majoritaire
de la population.
II.
Les BOISSONS ALCOOLISÉES sont connues comme
facilitant la plupart des cancers. Leur consommation abusive reste un problème
peu abordé dans notre pays.
Il
apparaît que le vin rouge, pris à petites doses de l’ordre d’un à deux
verres par jour, représente une exception. L’intérêt de ses polyphénols
(tanins, flavonoïdes) l’emporterait sur l’alcool et les sulfites nocifs qu’il
contient. Les polyphénols ont en effet un rôle protecteur d’abord reconnu
contre les maladies cardiovasculaires mais de plus en plus mis en évidence dans
d’autres maladies comme certains cancers, l’Alzheimer, la dégénérescence
maculaire ou le diabète (3). Ces polyphénols seraient-ils absents du raisin et
du jus de raisin, dont on ne parle guère ? Il est vrai qu’une partie, mais
une partie seulement, de ces poly phénols provient des tanins donnés par les
tonneaux de bois, quand ils sont encore utilisés. Il reste quelques raisons de
s’interroger !
III.
LE TRAVAIL reste, pour un nombre important de
salariés et d’artisans, l’occasion d’une exposition à des substances ou des
rayonnements cancérigènes.
De façon générale la plupart des cancers professionnels restent non reconnus comme
tels : chaque année, environ 2000 cancers sont reconnus d’origine
professionnelle alors qu’en 2009, l’Institut National de Veille Sanitaire
chiffrait entre 11000 et 23000 cas le nombre annuel de cancers fortement
suspects d’être principalement d’origine professionnelle(4). L’action
cancérigène des pesticides et des solvants est de plus en plus apparente.
L’industrie chimique et l’agriculture sont les secteurs les plus
concernés : plus d’un million de salariés sont exposés constamment à des
substances cancérigènes et souvent sans aucune protection (5).
Première
difficulté : les facteurs cancérigènes agissant insidieusement
pendant de longues périodes de vie, il est très difficile de les identifier
quand le cancer est là.
Deuxième
difficulté : comme la plupart des maladies fréquentes les cancers
naissent d’une conjonction de facteurs divers. Une liste complète de ces
facteurs manque encore ; elle est d’autant plus difficile à établir que
l’industrie ne cesse d’élaborer une grande quantité de nouveaux produits et de
nouvelles techniques dont on ignore les effets à moyen et long terme.
Troisième difficulté :
il reste impossible d’établir avec
précision une hiérarchie entre les facteurs connus.
A
ces difficultés médico-légales vient s’ajouter le fait qu’une telle
reconnaissance va coûter à la Caisse
des accidents du travail et maladies professionnelles et augmenter les
cotisations des employeurs. Il s’appuie
aussi sur le processus même de la maladie ; le cancer est rarement
rapidement consécutif à un seul facteur. De façon générale c’est la succession
et la coïncidence de plusieurs facteurs favorables au cancer qui vont le faire
apparaître souvent fort longtemps après que l’exposition dangereuse a cessé (6).
Cela ne devrait pas empêcher qu’un cancer soit reconnu comme professionnel
lorsqu’il s’avère que la personne atteinte a été exposée significativement à
une substance cancérigène spécifique du cancer apparu.
IV.
L’influence
des CONDITIONS DE TRAVAIL sur les cancers a attiré
l’attention durant ces dernières années.
Les conditions générales se dégradent à
mesure que compétitivité et concurrence
deviennent les premiers principes du management. Situations de
dépendance et harcèlements se multiplient participant à un stress chronique.
En 2007, le travail
de nuit a été classé par l’International Agency for Research in Cancer
parmi les cancérigènes probables pour l’être humain. Le mécanisme passerait par
une moindre production de mélatonine chez les travailleurs de nuit, et la
mélatonine est anti cancérigène. De plus, la production d’œstrogènes est
augmentée quand le sujet est exposé à la lumière artificielle. On conçoit que
le cancer du sein ait pu être, au Danemark, reconnu comme maladie
professionnelle chez les femmes qui travaillent la nuit.(7)
En France, nous en sommes encore loin. Au
contraire, une loi votée en 2001
a autorisé le travail de nuit des femmes dans
l’industrie. En 2009, trois millions cinq cent mille personnes travaillent de nuit
dont un million de femmes (8).
V.
LES TRAITEMENTS SONT PLUS EFFICACES
Mais les connaissances
académiques sur la façon de traiter les
cancers n’ont pas fondamentalement
évolué.
La
recherche n’a guère exploré la piste ouverte par une possible correction des
anomalies cellulaires en remplacement des thérapeutiques actuelles qui visent à
détruire les cellules atteintes. L’exemple de l’efficacité du traitement d’une
leucémie par un dérivé vitaminique qui ramène à la normale les cellules
dégénérées n’a pas fait école.
La
cancérologie française continue à ignorer
ou à diaboliser les inventeurs que furent Gernez, Kouzmine ou Beljanski ; ne
retenant de Hamer que sa fuite en avant extrême, elle se refuse à regarder de
prés ses travaux. La méthode Gernez de prévention des cancers ne serait guère
coûteuse, elle contribuerait aussi à réduire le nombre des maladies
cardiovasculaires (9). - à noter d'ailleurs que les autres découvertes de ce chercheur concernant
la prévention des allergies et des myopathies n’ont pas davantage retenu
l’attention des pouvoirs publics ni des autorités médicales-.
En
diététique, certaines des orientations préconisées par le docteur Kouzmine et le
docteur Seignalet (10) apparaissent
prophétiques des conseils alimentaires issus de l’étude Suvimax réalisée en
France de 1994 à 2003 et mis en avant
depuis.
Enfin
seuls un ou deux cancérologues français isolés s’inspirent du courant psychothérapique
initié dés les années 1930 par Georg Grodeck et reprises par Carl Simonton, David
Spiegel et bien d’autres, mais surtout aux U.S.A. (11).
La chirurgie continue à guérir la plupart
des cancers qui lui sont accessibles, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas trop
évolués. Les cancérologues ont mis au point des méthodes de lutte moins
destructives ou plus sélectives mais ils utilisent toujours principalement des
rayonnements ionisants et des substances chimiques qui détruisent les cellules
cancéreuses mais frappent aussi des cellules saines. Ces traitements restent pour
le moins paradoxaux puisqu’ils utilisent
des rayons et des substances eux-mêmes cancérigènes, même lorsqu’il s’agit de
méthodes a priori non destructives (12) !
Tout
cela entraîne un peu plus de guérisons qu’auparavant et surtout permet à un
nombre croissant de patients de vivre un
peu plus longtemps, mais on ne voit pas arriver « la victoire totale sur
le cancer », promise, il y a cinquante ans, par un Président des U.S.A.!
Fin
BIBLIOGRAPHIE
1 / Voir le chapitre « cancers » dans
« Comment perdre la santé » L.Jaisson 1995 éd. De Guibert
2 / Même livre : page 141
3 / European J. of clinic nutrition juin 2010-64-561,68
4 / I.N.V.S. cité par « Que choisir santé »
sept 2009 n° 31
5 / Rapport annuel de la Direction de la Recherche, des Études, des Évaluations et des Statistiques)
Juillet 2011
6 / « Construire la visibilité des cancers
professionnels » Thébaud-Mony Revue Française des Affaires Sociales
2008 n° 2-3
pages 237 à 254
7 / Lancet du 28 Mars 2009 (tome 373)
8 / chiffres donnés par le DARES (service des statistiques du
Ministère du Travail)
9 / « Le scandale du siècle » interviews des
docteurs Gernez, Delahousse et Willem, DVD de Jean Yves Bilien
10/ « L’alimentation ou la troisième
médecine » Jean Seignalet 5° édition, 2007, éd De Guibert
11/ Tel le docteur Mouysset et son centre
« Ressources » à Aix en Provence
12/- Étude du Dr Peter S ; Nelson du Ford
Hutchinson Cancer Research Center in
« Nature Medecine »- 5/8/12
- Étude du
Pr Raghu Kalluri de la Harvard Medical
School de Boston publiée dans la revue « Cancer Cell »