UNE VÉRITABLE PRÉVENTION
EST POSSIBLE. Pour être
efficace, elle doit être menée au niveau individuel et au niveau collectif.
Dans un environnement de plus en plus
nocif ce que peut faire un individu pour se protéger lui et ses proches a
forcément un effet limité. Reste qu’il serait possible de diminuer notablement le
nombre des cancers si les Français faisaient davantage d’exercice et s’ils mangeaient mieux.
Il est
maintenant reconnu que l’alimentation et l’exercice sont d’excellents moyens de
prévention des maladies. Il y a là une véritable mine de santé à exploiter
joyeusement !
DAVANTAGE D’EXERCICE - La reconnaissance des effets favorables de
l’exercice physique est une avancée capitale. Depuis quelques années il est
confirmé que la pratique régulière d’exercices physiques raisonnables pourrait,
à elle seule, éviter la survenue ou la rechute du cancer du sein dans 20 à 60 %
des cas, selon l’intensité et la fréquence de l’exercice physique(1). Cela
vient d’être étendu aux cancers du colon, du rectum (2) et du corps de l’utérus
(selon l’INCA, Institut National français du Cancer).
Ce que l’on sait des effets généraux de
l’exercice physique, en particulier sur le stress, donne à penser que cette
prévention concerne aussi les cancers non encore étudiés sous cet angle. L’efficacité
de l’exercice physique est reconnue dans
la prévention de quantité d’autres affections, maladies respiratoires, diabète,
ou ostéoporose. L’exercice physique est antidépressif et améliore les capacités
intellectuelles ; chaque étude concernant une maladie non encore étudiée
sous cet angle révèle l’action positive de l’exercice. Cet effet se retrouve
globalement même chez les sportifs de haut niveau, du moins quand ils ne se dopent
pas.
PRENDRE DE L’EXERCICE PROMEUT LA SANTÉ.
UNE MEILLEURE ALIMENTATION, frugale mais sans
interdits, prise dans le calme et bien mastiquée,
avec très peu ou pas de charcuteries, peu de viandes rouges, un peu de fromage
et d’œufs, peu de sel, pas ou peu de lait (3), de préférence écrémé ou
demi-écrémé, du yaourt nature, peu de sucre, et de préférence intégral, pas d’édulcorants, plutôt du miel, beaucoup de
légumes frais et secs, des fruits plutôt que des jus, régulièrement un peu de
noix et de poisson, éventuellement des surgelés mais rarement d’autres
conserves, tout cela s’est révélé capital pour protéger des maladies
cardiovasculaires.
Mais de façon plus générale plus on consomme
de légumes et de fruits, plus la mortalité baisse dans son ensemble, la
consommation de légumes apparaît être le fait le plus déterminant (27). Et si
l’on évite les huiles trop riches en oméga 6, il n’y a aucun besoin d’ajouter
des suppléments d’omégas 3 (5).
Ainsi on s’approche
de l’alimentation dite « méditerranéenne », à condition d’y adjoindre
une nette diminution des apports en sel, une grande modération vis-à-vis des
fritures, grillades, viennoiseries et aliments industriels, et, enfin, le plus
souvent possible, un recours aux aliments produits sans pesticides ni engrais chimiques ni boues
d’épandage !
Ce type d’alimentation privilégiant les
végétaux est maintenant reconnu comme également protecteur contre les cancers
du colon, du rectum (4) et de la prostate. Tout dernièrement, une étude a mis
en évidence l’intérêt d’une alimentation riche en légumes dans la prévention du
cancer du sein. Une telle alimentation, selon une première étude prospective,
pourrait entraîner une diminution de 35% du risque, elle reste à confirmer.
CONCERNANT LES VITAMINES :
Pour le Professeur Linus Pauling la vitamine C
avait des vertus thérapeutiques anticancéreuses. Aurait-elle aussi un intérêt
en prévention ?
Un essai de prévention par administration
de carotène, pris sous la forme d’un supplément médicamenteux, a augmenté le
risque de cancer du poumon chez des fumeurs !
Par
contre l’exposition au soleil qui permet à notre organisme de fabriquer sa
vitamine D a été trouvée protectrice chez les femmes vis-à-vis du cancer du
sein Attention, il s’agit d’une
exposition en général et non de l’exposition des seins eux-mêmes qui doit être
prudente vue la sensibilité de la peau à cet endroit. Il n’est pas impossible
que cet effet protecteur existe vis-à-vis de tous les cancers mais cela mérite
d’être confirmé (26). Par contre il est douteux que l’administration de
vitamine D en supplémentation soit protectrice (20&28)
De
façon générale, la prise prolongée de suppléments en multi vitaminés et
minéraux n’a pas démontré de résultat
significatif ni sur la mortalité par cancer chez les hommes, ni sur la
mortalité par maladies cardiovasculaires
ni sur la mortalité globale (9). Chez les femmes cette consommation irait
même avec une augmentation de la mortalité globale (10).
QUE PENSER DES JEÛNES ?
Des données géographiques et historiques suggèrent
que la pratique régulière du jeûne soit bonne pour la santé. En fait il s’agit de
périodes d’alimentation restrictive et non de jeûnes complets.
Les travaux du Docteur Gernez ont été
fort mal reçus par les autorités médicales. Gernez propose une période annuelle
de jeûne d’une quarantaine de jours pour, d’une certaine façon, tuer dans l’œuf
les cellules anormales capables
d’évoluer vers des cancers (18). Les bases biologiques de la théorie de Gernez
sont solides, on lui reproche le manque d’études épidémiologiques, études académiquement
indispensables mais extrêmement coûteuses, dépassant de très loin les moyens
d’un seul médecin (29).
La
méthode Gernez aurait dû être considérée et non réprouvée comme elle l’a été (18).
Ceci dit, il est raisonnable de penser que le jeûne annuel ne soit pas
indispensable pour les personnes qui se nourrissent frugalement et évitent un
mode de vie cancérigène.
ÉVITER LES CANCÉRIGÈNES, RECONNUS OU SUSPECTS
ÉVITER DE FUMER, sauf, si l’on veut, pour une consommation festive, modérée et
espacée
En France, comme aux U.S.A. la lutte antitabac a
récemment mis beaucoup en avant la notion de tabagisme passif. Il est vrai que respirer
la fumée augmente les risques d’inflammation chronique des bronches en
particulier chez les enfants. Pour ce qui est du cancer, il faut des décennies
d’exposition quotidienne durant de nombreuses heures pour augmenter
significativement les risques pour l’entourage, lequel présente alors un risque
de cancer estimé à 1,3 fois celui d’un non fumeur, risque faible en lui-même.
Il s’agit, on le voit, d’une faible augmentation d’un risque faible.
L‘e-cigarette peut être une aide à la
désintoxication tabagique et semble capable de faire baisser la consommation de
tabac. Sa totale innocuité reste à prouver, le propylène glycol présent dans
les dosettes a la capacité de faire pénétrer à travers les muqueuses des
substances qui en sont incapables par elles-mêmes(21). Il est donc nécessaire
de s’assurer qu’aucun cancérigène ne soit présent dans les dosettes, ce qui
n’est pas toujours le cas, la présence de formol ou d’acroléine ayant été
signalée (24)
L’ALCOOL
a un effet inflammatoire favorable à la
cancérisation. L’association des alcools forts avec le tabac est
particulièrement cancérigène. Ceci est connu depuis fort longtemps.
Il n’est pas prouvé que la consommation de
boissons alcoolisées, lorsqu’elle est modérée et festive, soit à elle seule un
facteur de mauvaise santé (14); on attend encore une étude sur ce sujet
qui ne soit pas obérée de biais décisifs
L’AMIANTE,
bien qu’interdit, reste présent en de nombreux endroits et il ne faut pas s’en
débarrasser sans précautions soigneuses
Même si l’on est bien informé, il reste actuellement
impossible de pouvoir échapper à toute exposition aux cancérigènes. De
nombreux produits chimiques dangereux sont répandus partout et nous baignons
dans les rayonnements
Dépister la présence de substances dangereuses
dans un produit n’est pas aisé. L’indication sur l’étiquette n’est pas toujours
obligatoire. Il n’y a pas d’obligation de déclarer la composition des
emballages, même pour les conserves où le contact avec un aliment peut durer
des années. Les indications données sont souvent peu lisibles, dans une longue liste
de produits chimiques aux noms barbares ou remplacés par des lettres et des
numéros…
Tout le monde est-il censé connaître le
nom des dioxines dangereuses (6, 7, 8), savoir que le formaldéhyde est le nom
chimique du formol et que les glycols (21) sont des pénétrants qui permettent
aux autres substances de passer aisément à travers la peau ou les
muqueuses ? Quand, dans une lingette, ou un produit cosmétique, un
cancérigène et un pénétrant sont présents, le cancérigène passera dans
l’organisme. Enfin, la plupart des produits chimiques n’ont jamais été testé
impartialement, c’est pourquoi il est seulement possible de limiter les risques
pour nous et nos enfants.
On ne reprendra pas ici ce qui a été développé
par ailleurs sur l’alimentation, l’hygiène corporelle, l’hygiène de l’habitat
et de l’habillement.
Ajoutons qu’il vaut mieux :
-
Préférer à la pilule les autres
moyens de contraception ou de traitement des ménopauses mal supportées
- User du soleil sans
modération en hiver mais avec prudence aux autres saisons au cours desquelles
il faut protéger les yeux et la peau.
- Éviter
le port du soutien-gorge, surtout s’il est trop serré et comporte une
armature
- Éviter une trop grande
exposition aux ondes électromagnétiques, en limitant l’usage des portables et
de la Wifi,
préférer les connections par cordons.
- Réfléchir avant de demander
un nouveau scanner à son médecin.
PROTÉGER SON SYSTÈME IMMUNITAIRE passe par une bonne alimentation, sans
suralimentation, une faible exposition aux toxiques, une prudence vis-à-vis des
substances utiles qui deviennent dangereuses quand elles sont trop abondantes (fer
venant des viandes, oméga 6), et une protection de notre flore intestinale qui
n’aime ni les antibiotiques, ni les antiseptiques, ni les protéines indigestes
(16).
Pour l’homme moderne,
le stress est souvent inévitable, tout au plus lui est-il loisible d’apprendre
à le gérer au mieux. L’apprentissage de la RELAXATION
devrait être généralisé à l’école. La pratique de la MÉDITATION,
l’entretien d’une bonne humeur fondée sur la confiance en la vie, le rire et
l’humour, tout cela fait partie d’une hygiène mentale protectrice de la santé
et qu’aucun médicament ne peut remplacer (17&19).
Enfin, l’individu
n’est pas seul responsable, la réduction du nombre de cancers est une
responsabilité première des entreprises, des collectivités, et surtout de
l’ État, responsable unique des réglementations et de leur application. Cela est
une autre histoire…qui vous sera contée plus tard !
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Bibliographie
1/ Trois études confirment ce fait :
-
L’étude effectuée par la M.G.E.N. parue dans :
« Cancer Epidémiology, Biomarkers and Prevention » en janvier 2006
-
L’étude effectuée sur 120000 infirmières américaines
-
Etude WHEL
(Women’s,Healthy Eating and Living study)
2/ L’étude du World Cancer Research Fund parue en 2000
fut confirmée par l’étude SUVIMAX
3/ Selon une étude de l’université de Montréal, une
consommation importante de lait favorise les cancers de la prostate.
4/ Etude EPIC (European Prospective Investigation into
Cancer and nutrition) parue en 2005
5/ Voir la récente publication à ce sujet sur le blog
de Santé pour Tous :
6/ Voir les mises au point sur l’alimentation et les
omégas
7/ Voir la mise au point sur l’hygiène corporelle
8/ Voir la mise
au point sur l’hygiène de l’habitation
9/ « Multivitamins in the
prevention of cardiovascular disease and cancer in men- Journal of the American
Medical Association – 7 et 14 November 2012
10/ Iowa women’s health study
12/ voir « Comment perdre la santé » L.
Jaisson - éd. De Guibert 1995- p. 219
13/ Que Choisir santé n° 27 avril 2007 - p.3
14/ Voir à ce sujet les « Quoi de neuf »
concernant les maladies cardiovasculaires.
15/ Voir
« Comment perdre la santé » et, en particulier les pages 151,
152, 203, 204, 228&233
16/ Voir « L’alimentation ou la troisième
médecine » J. Seignalet ; éd. De Guibert, 2008
17/ « Eloge de la fuite »-Robert
Laffont-1976 et « L’inhibition de l’action »-Masson-1979
18/ « Pour une politique publique de prévention
active des cancers, les propositions du Docteur Gernez,
par J.C.
Meuriot et J. Lacaze, aux éditions de la Nouvelle
Renaissance-Liévin-2012
19/ Voir à ce sujet les travaux du Dr Rubinstein et de
David Servan Schreiber
20/ Une revue globale des travaux sur ce sujet
confirme ce doute. British Med.J. on line le 1/4/14
21/ “Les éthers de glycol, un risqué méconnu pour la
population” Revue Prescrire Oct. 2007-27/228-776,9
23/ O.M.S. et Centre International de Recherche sur le
Cancer Oct. 2013
24/ Etude de « 60 millions de
consommateurs » Août 2013
26/ « Prospective study
of UV exposure and cancer. Ling Yang and col. Sunlight Research forum 2/5/13
27/ “Fruit and vegetable
consumption and all causes, cancer and C.V.D.mortality J. of epidemiology and
community health in line 31:03/14
28/”Vitamin D status and ill
health a systematic review” The Lancet diabetes and endocrinology
in line
6/12/13
29/ Voir la mise au point sur l’épidémiologie sur le
blog
30/ Voir la mise au point sur : »quoi de
neuf cancer »
31/ voir à ce sujet la mise au point sur l’hygiène
corporelle éditée sur le blog