La maison qui brûle ?
Certes, la destruction totale de
l’humanité est une perspective probable si
rien ne change fondamentalement, si nous ne cherchons
pas à savoir ce qui nous amène à ce
risque effrayant.
Devinez qui
a dit, il y a bien longtemps déjà : « Notre maison brûle et nous
regardons… » ? Image
frappante…mais inadéquate menant à de fausses solutions.
D’abord, ce
n’est pas la planète qui est menacée de destruction. La Terre finirait par se
remettre de tous les maux qu’elle subit, elle a le temps pour cela.
C’est l’Humanité qui est mortellement
menacée.
Et ce n’est
pas d’un incendie qu’il s’agit, aucun pompier ne saurait être efficace. Une
image plus pertinente serait de dire que : « Notre
Humanité est comme une construction qui se fissure et qui risque de s’écrouler ». Les lézardes s’élargiront tant que seront
en action les marteaux piqueurs qui sapent les fondations.
Faut-il perdre son temps à colmater les
fissures ou bien s’en prendre aux racines du mal ?
Quand les maladies se multiplient, suffit-il de chercher de nouveaux médicaments ?
Pour restaurer durablement la santé ne faut-il pas surtout chercher les causes
et les causes des causes ?
Les marteaux
destructeurs sont les agents du système économique actuel. En exploitant tout
ce qui est profitable, en refusant de voir et d’entendre les avertissements, ce
système fuit éperdument dans une production illimitée de choses vendables en
édifiant des empires industriels et commerciaux qui imposent leurs lois aux États.
Ce système
est responsable du réchauffement climatique, mais c’est lui également qui
pollue les sols, les eaux et l’air, qui provoque la disparition des animaux et
des plantes, répandant partout une
quantité démesurée de produits chimiques dangereux. Ce système a déjà fait
doubler la radioactivité générale, il pousse à produire, à vendre et à utiliser
des armes de plus en plus monstrueuses qui coûtent aux nations, chaque année, à
peu près vingt fois ce qui serait nécessaire pour assurer les soins primaires à
tous les humains et faire disparaître la faim et l’analphabétisme.
Dans le
domaine de la santé, ce système a corrompu l’industrie pharmaceutique ;
étendant son emprise, il met la main sur les services publics, ruine les
systèmes de protection sociale et oblige, même les hôpitaux, à prioriser partout
la rentabilité, pour « assurer le service de la dette », ce qui se
traduit, pour parler clair, par davantage de revenus pour les plus riches.
Prônant la libre compétition dans tous les domaines, il dresse les individus,
les collectivités et les nations les unes contre les autres, développant la
violence et les risques de guerre.
Ce système s’est
établi sur des bases indispensables à sa survie. L’une d’elles est le droit absolu du
propriétaire d’accumuler sans limite et de faire tout ce qu’il veut de ce qui
lui appartient, même au prix de dégâts invraisemblables sur les sols, les eaux,
les paysages…
L’agent
privilégié du système est le prêt à intérêt. Aller vers sa disparition, c’est entraîner à terme la fin des paradis fiscaux et de la spéculation. Cette
disparition peut se faire sans dégâts pour les moins favorisés et pour ceux
dont les emplois seraient supprimés pour peu que les mesures protectrices
nécessaires soient prises par les États*.
La
publicité est un autre pilier sensible. Aller vers sa disparition par des
taxations progressivement étouffantes ferait disparaître un principal moteur de
la consommation illimitée de choses non indispensables, polluantes, coûteuses
en énergie et en matières premières rares. Les ressources dégagées permettraient
d’assouvir les besoins élémentaires de tous les êtres humains. Qui se plaindra
que ce soit aussi la fin de la corruption des sports professionnels et la nécessité d’une reconversion de certains médias
qui ne vivent aujourd’hui que grâce à une publicité envahissante ?
Bien
d’autres mesures seront certes nécessaires pour assurer les réformes de
l’industrie, du commerce et de l’agriculture nécessitées par la nouvelle
économie.
Pour que
celle-ci puisse durablement s’épanouir, l’éducation des enfants devra soumettre
l’esprit de compétition à la primauté de la coopération et former à la
non-violence.
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Ces propositions
sont issues de la longue réflexion menée depuis quelques années par des membres
de Santé pour Tous et quelques sympathisants. Il s’agissait au départ de
concevoir une Société capable d’assurer les soins nécessaires à tous.
Ces
propositions rejoignent heureusement celles de bien d’autres groupes et de
beaucoup de spécialistes, économistes, agronomes et environnementalistes, entre
autres.
Ces
propositions sont utopiques mais nous n’avons pas le choix. Les mesures
préconisées au sein du système économique actuel ne pourraient au mieux que
retarder son écroulement avec un lourd prix à payer d’abord par les plus
faibles.
Toutes vos remarques
et critiques seront bienvenues. Elles nous permettront d’avancer encore avant
de nous lancer dans une divulgation plus
large.
*Parmi
celles-ci on peut citer la remise de toutes les dettes, la garantie par l’ État
des dépôts des particuliers et de la trésorerie des entreprises ainsi que le
service des retraites dont les fonds ont été confiés aux banques, tout cela
passant par la refondation d’une banque
nationale chargée d’assurer les services utiles au public et aux entreprises.