Propos sur LE
sucre, dans le sens familier du
terme…
Il s’agira
ici du sucre en morceau, du sucre en poudre, du sucre cristallisé, du sucre
glace, de celui qu’on trempe dans le petit café, de celui qu’on prend pour
faire des desserts et des confitures mais aussi de celui que l’industrie agro-alimentaire
met un peu partout…
C’est de ce
sucre-là que parlait, en 1972, le professeur John Yudkin, nutritionniste
britannique. Son livre suscita une immédiate, et fort efficace, levée de
boucliers de la part des lobbies sucriers qui lui coûta d’être finalement mis
au placard dans sa propre Université, tandis que triomphait l’hypothèse d’ Ancel Keys (qui
incriminait les graisses comme causant les maladies cardiovasculaires)
Le sucre
dont nous parlons est raffiné, il est, chimiquement parlant, du saccharose pur,
mais si pur qu’aucun autre aliment n’est plus pauvre en ces petits
oligo-éléments si indispensables à notre santé.
Le
saccharose est une combinaison vite décomposée dans notre tube digestif en glucose
et fructose. Le glucose est un élément nutritif indispensable mais il est
aisément fourni par un tas d’autres aliments, céréales, racines et tubercules,
ou légumes contenant de l’amidon ; ce qui n’empêche qu’il n’en faille pas trop,
mais ceci est une autre histoire !
Le fructose
n’est pas indispensable, et il doit, pour être utilisé, être transformé par le
foie qui doit, pour cela, disposer des vitamines (B en particulier) et des sels
minéraux adéquats, ce que le sucre n’apporte évidemment pas (contrairement aux
fruits, autres sources de fructose mais riches d’une quantité d’autres bonnes
choses, plus ou moins perdues quand on en fait des jus…)
Au total,
chaque fois que l’on absorbe du sucre, on puise sur les vitamines et les sels
minéraux venant d’ailleurs, et qui peuvent finir par manquer. Alors le foie
souffre et on peut aboutir à une cirrhose identique à la cirrhose alcoolique.
Mais avant d’en arriver là, tant que le foie le peut, il transforme le fructose
en triglycérides qui vont l’engraisser et dont on pourra déceler une élévation
anormale dans le sang. Cette élévation des triglycérides est un facteur décisif
d’athérosclérose qui engendre les maladies cardiovasculaires les plus
fréquentes.
Ainsi le
sucre, depuis longtemps considéré comme un facteur décisif du diabète de type 2
et de ses complications vasculaires, est aussi un facteur
direct des maladies cardiovasculaires.
Mais,
direz-vous, vous ne dites rien de « l’index glycémique » du morceau
de sucre, plus faible que celui d’une cuillerée de purée de pommes de
terre ? C’est exact, mais l’index
glycémique ne tient compte que du glucose et le
problème, ici, c’est le fructose !
D’autres
diront : " le sucré est un gout inné dans l’espèce humaine ;
vous nous avez déjà « sucré » le tabac, l’alcool, la bière et,
pendant longtemps aussi, le beurre, les œufs et tout le gras et, maintenant,
vous allez nous « sucrer » aussi le sucre et tout ce qui en contient,
les bonbons, les chocolats, les glaces, les sorbets, les confitures et tous les
desserts " .
"ARRÊTEZ ! "
A cela deux
réponses : « d’abord, on peut manger sucré sans absorber de ce sucre
raffiné dont nous parlons ici. Nous ne parlons pas des succédanés, qui ne sont
pas très intéressants mais des fruits, du miel et aussi du sucre intégral, tiré de la
canne à sucre sans aucun raffinage et qui reste riche de la plupart des
oligo-éléments qui manquent tant au
saccharose pur. »
Et puis,
vous pouvez échapper aux inconvénients du sucre, si vous vous en tenez à une
consommation raisonnable, celle de nos grands-mères, quand le sucre était cher
et quand les aliments industriels étaient bien rarement sur la table…