LA SANTÉ,
LA MALADIE, LA VIE, LA
MORT … ?
LA SANTÉ, un bien
précieux et fragile comme le cristal.
Quand on voit
combien complexe et délicat est l’être humain, quand on essaie de comprendre
les systèmes vitaux qui assurent, dans un équilibre subtil, le bon
fonctionnement du corps et du mental, comment ne pas s’émerveiller ?
Quand on prend
connaissance de la multitude des facteurs nocifs susceptibles d’altérer la
santé ou de la compromettre gravement, comment ne pas être frappé de la
fragilité de ce miracle permanent ?*
LA SANTÉ, LA VIE, NE TIENNENT QU’À UN FIL.
LA MALADIE
reste une chose imprévisible dans sa
survenue comme dans son évolution.
Notre propre
expérience et celle des témoins fiables qui nous ont rapporté leurs
observations démontrent comme il est souvent dangereux et toujours imprudent d’émettre
un pronostic dans le domaine de la santé :
souvent dangereux, car un pronostic négatif peut être reçu comme un arrêt de
mort, toujours imprudent car l’évolution d’une maladie est une chose très
aléatoire. Comme le météorologue, le médecin doit être humble et reconnaître
que l’avenir ne lui appartient pas. Même d’un coma en mort clinique confirmée
on voit des gens sortir.
Manuels de médecine, encyclopédies et Inter
net, donnent certes des chiffres de survie moyenne, surtout quand il s’agit de
maladies comme l’Alzheimer, le Parkinson, l’insuffisance cardiaque ou rénale,
les leucémies ou les cancers. Ces chiffres sont périodiquement remis en cause
par suite du progrès des traitements. Ce ne sont que des moyennes, c'est-à-dire
des probabilités calculées à partir de statistiques, ces probabilités n’ont de
sens que lorsqu’on les applique à une population assez nombreuse. Mais il est
une loi qu’apprennent tous les étudiants en statistique : on ne peut rien déduire de ces moyennes
concernant le cas d’une seule personne.
Les cas ne
manquent pas : ce cancer du sein qui a trainé sans douleurs ni
complications et sans soins médicaux pendant vingt ans, cet Alzheimer, qui ne
s’est aggravé que trente ans après les premiers signes, ces séropositifs qui
n’ont jamais déclaré un sida … et, inversement, de ces personnes qui avaient
toutes les chances de guérir et que la maladie, malgré un traitement prompt et
adéquat, a emporté en quelques mois.
EN MÉDECINE PRÉVENTIVE également le caractère aléatoire de
toute prévision quand il s’agit de la santé doit entraîner une très grande
prudence, surtout quand il est question de prescrire un traitement
médicamenteux préventif. Tout catastrophisme n’a en ce domaine aussi que des
effets négatifs regrettables et une prescription au long cours doit être
mûrement réfléchie.
AU GRAND THÉÂTRE
DE L’EXISTENCE, RIEN N’EST JAMAIS GAGNE
MAIS RIEN N’EST
JAMAIS PERDU
Et le
médecin doit sans cesse se souvenir du « PRIMUM NON
NOCERE » :
LA
PRIORITÉ EST DE
NE PAS NUIRE
________________________________________________________________________
* ce qui justifie la remarque désabusée d’une lectrice du
livre « Comment perdre la santé » disant qu’elle se demandait : « comment
on pouvait encore subsister au milieu de tant de dangers ! »