PEUT-ON EN FINIR AVEC LES OMÉGAS ?
Première partie
L’utilisation alimentaire courante d’huiles
et margarines à base de tournesol, maïs, soja et même colza doit être remise en
question. L’excès d’omégas 6 ainsi apporté
favorise un état inflammatoire chronique propice à quantité de maladies
et multiplie les risques de thromboses artérielles et veineuses. Vouloir
compenser l’excès d’omégas 6 par un supplément d’omégas 3 est contreproductif.
Les besoins en acides gras indispensables étaient assurés par les alimentations traditionnelles.
Des apports excessifs n’ont aucune justification.
INDISPENSABLES EN PETITE QUANTITÉ - Les
aliments nous apportent toutes sortes de corps gras différents. La destinée de
la plupart d’entre eux, dans notre organisme, serait de nous fournir les
calories nécessaires à maintenir notre température intérieure constante. Le
conditionnel ici est impératif car on
sait aussi qu’ils ont aussi d’autres fonctions …à découvrir ! Cela est d’autant plus difficile à préciser
que notre organisme est capable, pour la plupart d’entre eux, de transformer leur
constitution chimique.
Notre corps ne sait pas fabriquer certains acides gras qui doivent
obligatoirement être fournis par l’alimentation : il s’agit des fameux
omégas 3 et omégas 6, acides gras indispensables à notre santé que la médecine a dénommés « essentiels ». Leur
découverte a été associée à une constatation le plus souvent oubliée
aujourd’hui : les troubles liés à une carence en ces éléments n’ont été
observés qu’en cas de dénutrition globale considérable, l’apport nécessaire est si faible que leurs
découvreurs en avaient d’abord conclu qu’il s’agissait de vitamines.
Ces acides gras indispensables appartiennent
à deux familles chimiques différentes : les omégas 6 et les omégas 3. Tous participent, la plupart
du temps après une série de transformations enzymatiques (1), à la constitution de la paroi de toutes nos cellules ainsi qu’à la constitution et au renouvellement du
système nerveux. De plus ils sont, chacun de leur côté, à la source de deux
lignées de substances messagères contribuant au bon fonctionnement de
l’organisme : cytokines et prostaglandines aux fonctions multiples, souvent opposées ou complémentaires.
De façon très simplifiée, la lignée issue
des omégas 6 favorise la coagulation du sang, ainsi que les réactions de
l’organisme aux infections et aux traumatismes et donc les phénomènes inflammatoires
nécessaires à la cicatrisation. De son
côté, la lignée oméga 3 favorise la fluidité du sang et limite les effets du stress (2) et des
phénomènes inflammatoires lorsqu’ils s’étendent ou persistent plus qu’il n’est
nécessaire. On comprend facilement que la santé dépende d’un bon et subtil équilibre entre les deux lignées.
BEAUCOUP DE TRANSFORMATIONS SONT NÉCESSAIRES –
Seul le D.H.A. des huiles de poisson est utilisable tel quel mais il ne remplit
pas toutes les fonctions liées aux omégas 3. Le tableau
ci-joint décrit les mécanismes de l’utilisation des omégas 3 et 6 par notre
organisme (8).
Cette utilisation est plus aisée côté omégas
6 : il n’est besoin que d’une seule transformation enzymatique pour
aboutir au DGLA qui est à l’origine d’une première partie des lignées 6. De
plus, l’acide arachidonique directement fourni par la viande abondante dans
l’alimentation actuelle peut donner directement naissance au reste de la lignée 6 .
Côté oméga 3 , si l'on part de l'acide linolénique,oméga 3 le plus présent dans notre alimentation, il faut trois transformations enzymatiques successives pour aboutir à l’ EPA , à l’origine des lignées 3 et deux supplémentaires pour aboutir au DHA utilisable dans les parois cellulaires. Le bon développement des deux lignées nécessite la présence des mêmes enzymes. Comme l’organisme ne peut produire ces enzymes qu’en petite quantité il s’ensuit un phénomène de compétition : une surabondance d’acides gras de l’une des deux familles peut aboutir à gêner la transformation des acides gras de l’autre famille et, en particulier, l’ultime transformation enzymatique qui produit les acides gras DPA et DHA indispensables aux parois cellulaires et au système nerveux.
Côté oméga 3 , si l'on part de l'acide linolénique,oméga 3 le plus présent dans notre alimentation, il faut trois transformations enzymatiques successives pour aboutir à l’ EPA , à l’origine des lignées 3 et deux supplémentaires pour aboutir au DHA utilisable dans les parois cellulaires. Le bon développement des deux lignées nécessite la présence des mêmes enzymes. Comme l’organisme ne peut produire ces enzymes qu’en petite quantité il s’ensuit un phénomène de compétition : une surabondance d’acides gras de l’une des deux familles peut aboutir à gêner la transformation des acides gras de l’autre famille et, en particulier, l’ultime transformation enzymatique qui produit les acides gras DPA et DHA indispensables aux parois cellulaires et au système nerveux.
On
comprend ainsi qu’un déséquilibre dans les apports des deux familles d’acides
gras puisse être préjudiciable à la santé. C’est ce qui sera examiné en détail
dans une prochaine édition.
Bibliographie et notes
1/ Une enzyme (ou un enzyme, les
deux genres sont admis désormais) est en quelque sorte un catalyseur
biologique, une substance peu abondante mais très active produite par un
organisme vivant pour assurer les transformations chimiques internes
indispensables. La plupart des enzymes
sont constituées dans notre corps à partir d’oligo-éléments rares.
2/ « Endocannabioid mediated
plasticity in the nucleus accumbens control vulnerability anxiety after social defeat stress » Cell Reports
21/07/16