LES ENNUIS DUS A LA
PROSTATE
Il s’agit d’ennuis (envies fréquentes d’uriner, retard et
lenteur de la miction…) le plus souvent
liés à un simple grossissement de la prostate.
Cependant ils peuvent aussi découler d’un cancer, c’est pourquoi il est prudent
de faire faire un toucher rectal pour contrôler le diagnostic.
Nous
essayons de répondre à une question posé par un ami : « Peut-on
retarder, voire même éviter, les ennuis dus à la prostate ? »
À notre connaissance il n'y a pas de réponse absolument certaine à cette question.
L’adénome
(l’hypertrophie) est, de loin, la tumeur la plus fréquente de cette glande,
c’est une tumeur bénigne qui peut gêner le passage de l’urine car la prostate
entoure l’urètre.
LA MÉDECINE « classique » (l’allopathie)
préconise l’association de deux substances médicamenteuses : un inhibiteur
d’une testostérone-réductase qui détourne l’activité de l’hormone mâle et un
alpha bloquant qui inhibe les effets de l’adrénaline sur les vaisseaux. Ces
deux médicaments sont à prendre tous les jours en surveillant régulièrement
l’état de la prostate, en particulier pour dépister la survenue d’un cancer
(contre lequel ce traitement ne protège pas). Les études effectuées ont montré
une diminution significative des complications liées à l’adénome, rétention aiguë,
nécessité d’une intervention : deux fois moins de complications après deux
ans de traitement, au prix d’une assez fréquente baisse de la libido ou d’une
impuissance et, parfois, de complications cardiaques ou vasculaires, survenant
surtout chez les sujets de plus de 65 ans. Dans les études épidémiologiques,
ont également été évalués les symptômes quotidiens rapportés généralement au grossissement de la
prostate : envies fréquentes, impétuosités, réveils nocturnes…et il est
intéressant de constater, qu’après deux ans, le groupe qui a reçu un placebo a,
lui aussi, vu diminuer ces symptômes, oh, certes moins que le groupe traité,
mais quand même ! S’agit-il d’un réel effet placebo ou d’une régression
spontanée survenant chez les sujets les plus âgés, similaire à ce qu’on observe
assez souvent pour les fibromes utérins, et sachant que l’utérus est le
correspondant féminin de la prostate?
Ne connaissant personne qui ait pris ce traitement de façon prolongée, notre expérience ne nous permet pas de nous faire une idée plus précise de ce traitement.
LES
TRAITEMENTS PAR LES PLANTES (les phytothérapies) font l’objet de nombreuses publicités
adressées aux seniors. Sont ainsi proposés des préparations associant diverses
plantes, soit nouvellement testées soit traditionnellement utilisées de par le
monde. Certaines plantes sont communes, comme l’ortie dont l’usage des racines (en poudre ou en décoction) est mis en avant
depuis quelques décennies ; cette indication n’était pas signalée antérieurement.
Sont aussi recommandés la graine de
courge (à croquer), l’épilobe (en infusion), et le pollen. La graine de lin (à mixer
ou croquer), la verge d’or (en infusion) sont depuis longtemps préconisées
contre l’inflammation et trouvent donc une bonne indication dans les
prostatites, souvent associées à l’adénome. Du zinc est fréquemment ajouté aux
préparations phytothérapiques (les aliments les plus riches en zinc sont les
huitres, puis viennent les légumes secs).
Parmi
les produits exotiques, le prunier d’Afrique et les graines du palmier
d’Amérique (palmier Sabal) sont aussi candidats à une thérapie contre
l’adénome, revendiquant un usage traditionnel dans ces régions.
Il
reste difficile de se faire une opinion assurée sur l’efficacité et l’innocuité
à long terme des différentes préparations proposées par les publicités.
MAIS
D’OÙ VIENT DONC L’ADÉNOME ?
Ce sujet ne semble pas être la tasse de thé
des instituts de recherche ; pourtant on estime que cette affection concerne la moitié des
hommes à 60 ans et beaucoup plus encore après 65 ans, du moins dans nos pays,
dits développés !
On
avance classiquement l’hypothèse hormonale : avec l’avancée en âge, la
sécrétion de testostérone faiblissant, se produirait un déséquilibre en faveur
des œstrogènes, ce qui favoriserait la croissance de la prostate. Est
aujourd’hui souvent accusée l’omniprésence des perturbateurs hormonaux, dans
les aliments, l’eau et même l’air qu’on respire. Ces produits chimiques ont un
effet apparenté aux œstrogènes. Cette dernière hypothèse devrait s’accompagner
d’une augmentation des cas qui reste à prouver vue l’absence de statistiques
suffisamment fiables.
Restent
les observations d’un voyageur curieux dont nous avons perdu le nom mais dont
les récits étaient encore disponibles au milieu du vingtième siècle. Ce
voyageur avait remarqué que des affections extrêmement courantes chez nous,
comme les varices, les hémorroïdes et « la prostate », étaient
quasiment absentes dans d’autres populations.
Là-bas, point de sièges dans les habitations, on mangeait, on discutait,
on lisait, assis en tailleur ou sur les talons, sur un coussin ou un tapis, ou
tout simplement accroupi. Or, il se trouve que, dans la position assise sur un
siège, la circulation veineuse et lymphatique est fort gênée au niveau du
bassin ; les phlébologues parlent de congestion pelvienne et conseillent
aux personnes souffrant de jambes lourdes de ne pas garder longtemps la
position assise, d’éviter de croiser les jambes et de se lever au moins une
fois toutes les heures pour faire quelques pas. Cette gêne circulatoire jouerait-elle
aussi un rôle dans l’hypertrophie de la
prostate ? Cette hypertrophie
découlerait-elle du manque de substances indispensables et de l’accumulation de
déchets liés à cette gêne? Le lien
explicatif n’est pas élucidé.
Peut-on
rapprocher cette hypothèse du conseil donné par un professeur de yoga* pour
prévenir l’adénome de la prostate, le but étant de faire circuler l’énergie qui
tend à stagner dans le petit bassin en la renvoyant dans tout le corps. Pour cela il
est conseillé de pratiquer quotidiennement, après la mise en route matinale,
150 massages périnéaux avec les index
recouverts d’un tissu doux : un doigt entre l’anus et le coccyx, un doigt
juste devant l’anus. On visualise l’énergie passant par la colonne vertébrale,
souple et détendue ; de là l’énergie remonte jusqu’au cerveau, d’où elle
est renvoyée à l‘ensemble du corps.
Voilà
tout ce que nous avons pu recueillir pour essayer de répondre à la question
posée par notre ami. Nous serons heureux d’avoir vos avis et d’éventuels
« retours d’expérience » !
Fin
Bibliographie :
* « Les secrets taoïstes de l’amour » de Mantak Chia et Michael
Winn, éd Axis Mundi