jeudi 20 mai 2021

Pièges de la traduction ..

 

LIRE UN TEXTE MÉDICAL


SCIENTIFIQUE…

Aujourd’hui, pour être publié, un article médical, quelle que soit la nationalité de l’auteur, doit être rédigé en anglais. 

     Mais les traductions peuvent tromper, ainsi le mot anglais « évidence » est plus proche de « preuve » que du français « évidence » qui est bien plus fort : une preuve n’est pas « la » preuve, et encore moins une « évidence ». Est évident en français  ce qui tombe sous le sens, ce qui n’est pas discutable. (Note n°1)

L’: « Evidence Based Medecine » (EMB ou MBE) est souvent présentée comme un garant de certitude. Or l’EBM est fondée sur des études randomisées. La randomisation est une méthode, utile pour comparer deux traitements dont l’efficacité n’est pas très différente.

 Mais un problème survient quand on érige en dogme une méthode très coûteuse, ce qui peut aller jusqu’à bloquer toute innovation, car tout dogme suppose une immobilité  (Note n° 2).

autre exemple: le langage statistique n’est pas le langage courant. Quand un français estime qu’il existe une différence « significative » entre deux résultats, cela veut dire qu’il y a là une « nette » différence ; en langage statistique est « significative » une différence qui a peu de chances d’être due au hasard, mais cela ne préjuge nullement qu’elle soit importante.

Quand il s’agit d’un médicament préventif on peut  éviter de tomber dans un piège de ce genre en se référant au « nombre de personnes à traiter pendant un temps déterminé pour qu’UNE personne évite la maladie envisagée ». Ce nombre est actuellement souvent fourni.                                                                                                        Cependant ce qui compte en définitive n’est-il pas de savoir si le fait d’astreindre, souvent pendant des années, tout un groupe de personnes à prendre ce médicament entraine ou non une probabilité de survie moyenne plus importante que celle d’un groupe comparable ne suivant pas ce traitement ? Or, la réponse à cette question manque souvent et, quand elle est fournie, cela n’est vrai qu’au niveau du groupe (Note n° 3). 

                                            ------------fin-----------

Note n° 1 voir « Quid des preuves en médecine » sur le blog en Août 2014  

Note n°2 voir « Randomiser ou mourir ? » sur le blog en automne 2020   

Note n°3 c’est une erreur constamment commise de penser qu’une probabilité statistique peut s’appliquer à une personne. Cette erreur est fondamentale et généralement soulignée par tous les enseignants en statistique mais cependant constamment commise.