L'ostéoporose
Santé pour
tous
Mise au point revue et corrigée le 6 Mai 2020
Mise au point revue et corrigée le 6 Mai 2020
Les informations données par les médias mettent l'accent sur l'importance d'un apport élevé en calcium dans l'alimentation et sur l’intérêt des médicaments. Mais l'os est un tissu vivant et l'ostéoporose est une raréfaction de la trame osseuse et non une simple décalcification.
La mesure de la densité osseuse par l'ostéodensitométrie
n'est pas un examen prédictif fidèle (1). Chez les femmes âgées (les plus
concernées), la moitié des fractures survient
chez des femmes ayant une densité osseuse peu modifiée. Après l’âge de 75 ans la fréquence des fractures n’a
pas de rapport avec la densité osseuse mesurée de cette façon.
L'état
de la trame osseuse est mieux traduit par une simple radiographie de la tête du
fémur.
Il n'est pas prouvé qu'une alimentation peu riche en
calcium crée de toutes pièces une ostéoporose. Une surcharge en calcium dans
l'alimentation des femmes ménopausées ou chez des personnes âgées augmente un
peu la densité osseuse mais ne diminue pas
significativement le risque de fracture.(2) La revue la plus exhaustive
portant sur ce sujet a montré que le traitement par calcium et vitamine D
n'avait d'intérêt que chez les personnes vivant en institution et sortant .très
peu.(3)
La solidité de l'os dépend davantage de sa structure que de sa charge en calcium et il n’est pas prouvé qu’une augmentation du calcium alimentaire prévienne les fractures (5
Mis à part le lait maternel pour les nourrissons, les produits laitiers ne sont nullement indispensables à une bonne santé. De nombreuses populations consomment très peu ou pas du tout de produits laitiers et on n'y a jamais signalé une fréquence exagérée de fractures (4). Inversement l'ostéoporose frappe fortement les pays les plus gros consommateurs de produits laitiers, dont la France.
On observe très souvent, chez les personnes atteintes d'ostéoporose, des dépôts de calcium dans les artères et autour des articulations (ostéophytes). Comment comprendre qu'ils manqueraient de calcium et pourquoi le calcium se fixe-t-il mal sur les os ?
DES FACTEURS DE RISQUE SONT RECONNUS :
LE SEXE : à 69 ans , 60% des femmes et seulement 40% des hommes ont des signes d'ostéoporose, à 80 ans, les risques sont plus élevés et ils sont égaux dans les deux sexes ; on attribue cela à la perte du rôle protecteur des œstrogènes et des androgènes.
L'AGE : plus on avance en âge plus le risque de fracture s'accroît, mais cela ne prouve pas que l'âge en lui-même soit facteur de risque. Car, avec l'âge, le mode de vie change ; la sédentarité s'accroît, pollutions environnementales et erreurs alimentaires ont accumulé leurs effets et il devient difficile de discerner ce qui relèverait du vieillissement lui-même.
La solidité de l'os dépend davantage de sa structure que de sa charge en calcium et il n’est pas prouvé qu’une augmentation du calcium alimentaire prévienne les fractures (5
Mis à part le lait maternel pour les nourrissons, les produits laitiers ne sont nullement indispensables à une bonne santé. De nombreuses populations consomment très peu ou pas du tout de produits laitiers et on n'y a jamais signalé une fréquence exagérée de fractures (4). Inversement l'ostéoporose frappe fortement les pays les plus gros consommateurs de produits laitiers, dont la France.
On observe très souvent, chez les personnes atteintes d'ostéoporose, des dépôts de calcium dans les artères et autour des articulations (ostéophytes). Comment comprendre qu'ils manqueraient de calcium et pourquoi le calcium se fixe-t-il mal sur les os ?
DES FACTEURS DE RISQUE SONT RECONNUS :
LE SEXE : à 69 ans , 60% des femmes et seulement 40% des hommes ont des signes d'ostéoporose, à 80 ans, les risques sont plus élevés et ils sont égaux dans les deux sexes ; on attribue cela à la perte du rôle protecteur des œstrogènes et des androgènes.
L'AGE : plus on avance en âge plus le risque de fracture s'accroît, mais cela ne prouve pas que l'âge en lui-même soit facteur de risque. Car, avec l'âge, le mode de vie change ; la sédentarité s'accroît, pollutions environnementales et erreurs alimentaires ont accumulé leurs effets et il devient difficile de discerner ce qui relèverait du vieillissement lui-même.
LE DIABÈTE et quelques autres maladies endocriniennes favorisent l’ostéoporose.
LE MANQUE DE VITAMINE D : cette vitamine est
absolument nécessaire à notre bonne santé (8) et, en particulier à celle de nos
os et de nos muscles ; très peu d'aliments courants et sans danger contiennent
de la vitamine D mais notre peau exposée à la lumière naturelle, même par temps
nuageux, nous fabrique très facilement la quantité nécessaire. Cette vitamine
naturelle très efficace n'est jamais produite en quantité exagérée ce qui est
précieux car un excès de vitamine D est dangereux, même pour les os (9).
LA SÉDENTARITÉ est un FACTEUR DÉCISIF. Les tractions exercées sur les os, les muscles et les tendons par les mouvements et le poids du corps en position debout provoquent l'orientation la plus efficace des travées osseuses et suscitent la calcification de ces travées: un sujet cloué au lit se fragilise très vite, un cosmonaute également. Ceci explique que les obèses ont, en moyenne, moins d'ostéoporose que les maigres.
UN FACTEUR GÉNÉTIQUE évoqué dans certains cas reste à préciser.
LA SÉDENTARITÉ est un FACTEUR DÉCISIF. Les tractions exercées sur les os, les muscles et les tendons par les mouvements et le poids du corps en position debout provoquent l'orientation la plus efficace des travées osseuses et suscitent la calcification de ces travées: un sujet cloué au lit se fragilise très vite, un cosmonaute également. Ceci explique que les obèses ont, en moyenne, moins d'ostéoporose que les maigres.
UN FACTEUR GÉNÉTIQUE évoqué dans certains cas reste à préciser.
BEAUCOUP D’AUTRES FACTEURS FAVORISENT L’OSTÉOPOROSE
LE STRESS
chronique, très fréquent chez nos contemporains
sans même qu’ils en soient conscient, provoque une fuite d’oligoéléments
et une sécrétion accrue de cortisol. Les traitements par.
LA CORTISONE ou ses dérivés par
voie générale créent rapidement une ostéoporose. Par voie locale (cutanée ou
respiratoire), heureusement l’effet est beaucoup moins accentué et ne se
manifeste qu’après un traitement intense et prolongé. D’autres médicaments
favorisent l’ostéoporose : c’est le cas des Inhibiteurs de la Pompe à Protons
très souvent prescrit contre les remontés acides, des hormones thyroïdiennes, d’hormones prescrites
en cas de stérilité féminine ou d’endométriose et de certains antidiabétiques.
L’EXCÈS DE SODIUM, et donc de SEL dans l’alimentation est un facteur connu mais sur lequel on passe souvent. Le sodium est un antagoniste du calcium, l’excès de sodium, fait fuir le calcium hors des os. Avec la consommation actuelle moyenne de sel (environ 8 grammes par jour), il faudrait, pour compenser cette fuite consommer 2 grammes de calcium par jour, ce qui exige d’absorber beaucoup de produits laitiers, eux-mêmes, quand il s'agit de fromages, pourvoyeurs de sel, c'est une course sans fin...
De l'autre côté, 500 milligrammes de calcium, ce qui peut être assuré même en l'absence totale de produits laitiers, suffiraient à qui n'absorberait que 2 grammes de sel.
PARMI LES NUTRIMENTS INDISPENSABLES (7 et 10) au bon état des os, les vitamines K(12), B2 et B12, le phosphore et le potassium manquent plus rarement que le silicium, le zinc, le magnésium, le manganèse et le cuivre, assez rares dans l'alimentation « moderne ».
DES SUBSTANCES SONT NOCIVES POUR LES OS. C'est le cas des TOXIQUES, plomb, mercure, tungstène... mais aussi de l'aluminium aux propriétés voisines, et sans doute aussi du tabac. On a aussi incrimine le café, mais seulement quand il est pris en grosse quantité.
PLUSIEURS NUTRIMENTS SONT AMBIGUS : une carence en protéines facilite l'ostéoporose mais un excès de protéines animales la facilite aussi. Un excès de boissons alcoolisées favorise l’ostéoporose, mais une faible consommation, de l’ordre d’un à trois verres de vin par jour serait protectrice. Un apport insuffisant de phosphore et de fluor facilite l'ostéoporose, leur excès également.
Enfin est mis en avant LE RÔLE NOCIF DES ALIMENTS ACIDIFIANTS dont font partie tous les aliments d'origine animale. (Attention : acidifiant ne signifie pas « acide » au goût, bien au contraire : le citron, acide au goût, est un alcalinisant, le contraire d'un acidifiant ; les légumes, frais ou secs sont alcalinisants (11).
L’EXCÈS DE SODIUM, et donc de SEL dans l’alimentation est un facteur connu mais sur lequel on passe souvent. Le sodium est un antagoniste du calcium, l’excès de sodium, fait fuir le calcium hors des os. Avec la consommation actuelle moyenne de sel (environ 8 grammes par jour), il faudrait, pour compenser cette fuite consommer 2 grammes de calcium par jour, ce qui exige d’absorber beaucoup de produits laitiers, eux-mêmes, quand il s'agit de fromages, pourvoyeurs de sel, c'est une course sans fin...
De l'autre côté, 500 milligrammes de calcium, ce qui peut être assuré même en l'absence totale de produits laitiers, suffiraient à qui n'absorberait que 2 grammes de sel.
PARMI LES NUTRIMENTS INDISPENSABLES (7 et 10) au bon état des os, les vitamines K(12), B2 et B12, le phosphore et le potassium manquent plus rarement que le silicium, le zinc, le magnésium, le manganèse et le cuivre, assez rares dans l'alimentation « moderne ».
DES SUBSTANCES SONT NOCIVES POUR LES OS. C'est le cas des TOXIQUES, plomb, mercure, tungstène... mais aussi de l'aluminium aux propriétés voisines, et sans doute aussi du tabac. On a aussi incrimine le café, mais seulement quand il est pris en grosse quantité.
PLUSIEURS NUTRIMENTS SONT AMBIGUS : une carence en protéines facilite l'ostéoporose mais un excès de protéines animales la facilite aussi. Un excès de boissons alcoolisées favorise l’ostéoporose, mais une faible consommation, de l’ordre d’un à trois verres de vin par jour serait protectrice. Un apport insuffisant de phosphore et de fluor facilite l'ostéoporose, leur excès également.
Enfin est mis en avant LE RÔLE NOCIF DES ALIMENTS ACIDIFIANTS dont font partie tous les aliments d'origine animale. (Attention : acidifiant ne signifie pas « acide » au goût, bien au contraire : le citron, acide au goût, est un alcalinisant, le contraire d'un acidifiant ; les légumes, frais ou secs sont alcalinisants (11).
UNE ALIMENTATION de type crétois, riche en végétaux (11), bonne pour
la santé de façon générale, contribue aussi au bon état des os. Une eau de
boisson plutôt dure apportant du carbonate ou du bicarbonate de calcium (mais
pas du sulfate (13)) et beaucoup de légumes dans l’alimentation suffisent à
apporter le calcium nécessaire.
UN MODE DE VIE comportant quotidiennement de l’exercice
physique au grand air, fortifie les os et provoque la production de la vitamine D nécessaire. La vitamine D médicamenteuse doit être maniée
très précisément ; elle n'aurait qu'extrêmement peu d'indications si quelques
règles d'hygiène de vie étaient suivies : sous le climat picard, il suffit de
sortir tous les jours de chez soi, en plein jour, un quart d'heure en été, une
heure en hiver, le visage découvert et, pour qui ne peut sortir, de s’asseoir
le même temps, couvert en fonction de la température, à côté d'une fenêtre
ouverte.
QUE PENSER DES MÉDICAMENTS SOUVENT ENCORE PRÉCONISES ?
QUE PENSER DES MÉDICAMENTS SOUVENT ENCORE PRÉCONISES ?
Les
biphosphonates ont fait l’objet d’une intense propagande (14, 15). Ils rechargent
les os en calcium mais au prix de détruire le remodelage naturel de ces
organes. Ce remodelage découle d’une constante
destruction –reconstruction de l’os, il dépend de l’alimentation, de
l’exposition aux ultra-violets et de l’exercice physique. Ce remodelage est
permanent, il se poursuit toute la vie ; au bout de 10 ans toutes les cellules osseuses ont été remplacées. Les
biphosphonates bloquent entièrement ce processus ; le calcium s’accumule
mais le résultat varie au cours du temps (16) : la diminution de la
fréquence des fractures durant les premières années de traitement disparait par
la suite (17) et, dès la quatrième année, les inconvénients se multiplient, on voit
apparaître en particulier des fractures atypiques du fémur et des ostéonécroses
de la mâchoire et (17, 18). Aucun
traitement par un biphosphonates ne devrait être entrepris avant qu’un examen
dentaire attentif n’ait été effectué.
En
conclusion, il est clair que la prescription de biphosphonates « à
vie », a fortiori quand elle se base simplement sur un abaissement de la
densité osseuse, ne se justifie plus. Un nouveau médicament (le romosozumab)
vient d’être homologué aux USA, il ne
fait pas partie des biphosphonates et peut leur être associé, mais il induit
des accidents cardiovasculaires et ne semble pas représenter un progrès décisif.
__________________________
__________________________
Bibliographie
1/ Que Choisir Santé,
mars 2008, p.14
2/ « Effects of calcium supplements… » B.M.J. on
line 29/07/10
3/ « Calcium intake ans risk of fractures,
review » BMJ 2015/ 351/ 44580
4/ Comparativement aux françaises, les togolaises, qui ne
consommaient alors aucun produits laitier avaient beaucoup moins d’ostéoporose.
– Cours de diététique du professeur Henri Bour à l’Hôtel Dieu de Paris-1970-72
5/ Revue effectuée dans le British.Med.Journal ‘BMJ) en 2015
6/ « Effects of calcium … » BMJ on line 29/07/10
7/ Nutra News juin 2009
8/ Clin. Endro. Nov 2009 71-5-662,72
9/ « Effect of high dose… » JAMA (J. Am. Med.
Ass.) on line 27/08/19
10/ Sahni S. and coll
in J.Nutr. 2008-138-1931-1938 and
A.M. J. Clinic Nutr. 2009-89-416,24
11/ Newby P K et coll. « Intake of whole grains …Am J
Nutr 2007 ; 86 ;1745-53
12/ la vitamine K s’est avérée protectrice dans une étude
japonaise non référencée; Voir aussi : Arch Int Med 2006-166-1256,61; Am. J.
Clinic Nutr. Oct 2009-p 889,902 ; Eur. J. Epid. 2008-23-3-219
13 / Les sulfates ne sont guère assimilables, leur principal
effet est laxatif
14/ Voir la page Santé du Courrier Picard du 17 /10.17
15/ Voir la page Santé du Courrier Picard du 19/10 :10
16/ Que Choisir Santé d’Oct 2010 s’apuyant sur la revue
Prescrire, le réseau Cochrane et l’O.M.S.
17/ Il est moins dangereux de prendre de l’hydrolysat de
collagéne alimentaire qu’on peut trouver dans le bouillon de poule ! Voir
aussi Guilleminot F. et coll. Europ. J. Cardiovasc. Prev. 2010-6- 823sq
18/ Sur l’acide zolédronique voir Prescrire Avril 2018