mardi 15 octobre 2013

LE STAND DE SANTÈ POUR TOUS À AGORA




DE QUOI DÉPEND LA SANTÉ ?   
                         
  

           La santé est un miracle permanent, un incessant équilibre, comme une avancée sur un fil. Si on tombe du fil on peut être rattrapé dans un filet (soins, médecines, chirurgie, sécurité sociale) et remonter sur le fil.                                 

Se débrouiller pour ne pas perdre l’équilibre et pour l’assurer autant que faire se peut, c’est notre part à chacun, quand nous choisissons notre façon de vivre, en donnant de la place à l’exercice, en nous alimentant, en nous occupant de notre hygiène, de notre habillement, des aménagements de notre habitation, en évitant les toxiques et, autant qu’il dépend de nous, notre exposition à tous les poisons…Tout cela c’est notre balancier qui nous aide à avancer sur le fil !

Mais à quoi tient le fil et comment est-il tendu ? Son arrimage, son bon état, sa tension adéquate tiennent à la société et à l’environnement dans lesquels nous vivons : le bon air, la bonne lumière, l’eau pure, les aliments sains, mais aussi les relations entre les personnes et les groupes qui composent cette société - à quoi tient la santé quand la guerre est là ? -                        

Le fil tremble et se dérobe quand l’environnement pourrit la vie, quand manque un logement salubre, quand les ressources baissent trop, mais aussi quand la pollution altère l’air, l’eau, les aliments, quand fond la couche d’ozone, quand le climat est bousculé, quand les êtres humains ne sont plus que des concurrents, dans une compétition indéfinie et que leurs rapports se tendent…

Le fil et le filet dépendent directement de l’organisation sociale, de la volonté commune, traduites dans une politique. Le plus souvent, la qualité du fil, comme celle du filet, ne se modifient qu’insensiblement, sans faire beaucoup de bruit. Soyons-y attentifs sinon les maladies du siècle se multiplieront encore.

                                                           
                                                   LA  SANTÉ  EST UN ÉQUILIBRE

                                 LE FIL  DÉPEND DE L’ENVIRONNEMENT

      LE  FILET  AUSSI  DÉPEND  DE L’ÉTAT DE LA SOCIÉTÉ



mercredi 21 août 2013

DÈPISTAGES OU VRAIE PREVENTION DU CANCER



       


   Mise à part la lutte anti-tabac, sur laquelle nous reviendrons, la quasi-totalité des efforts consentis en faveur de la prévention restent réservés aux dépistages et à une "vaccination".





LES DÉPISTAGES SYSTÉMATIQUES

      Le bilan des dépistages systématiques de masse est loin d’être positif. Ce n’est pas pour rien que les autorités américaines sont en passe d’abandonner le dépistage  systématique du CANCER DE LA PROSTATE par le dosage des P.S.A., dépistage considéré comme responsable d’une augmentation alarmante des interventions inutiles, sans aucun bénéfice en termes de mortalité globale (1).



       L’efficacité du dépistage de masse systématique du CANCER DU SEIN par mammographies répétées chez les femmes de plus de 50 ans a été mise en doute dés 1995   (2-8) ; elle est depuis sérieusement ébranlée par une accumulation de nouvelles publications.(2-3-4-5-6-7).



      Certes, toutes les études épidémiologiques parues depuis le soulèvement de la question et donc y compris celles sur lesquelles les décisions du dépistage se sont appuyés au départ sont entachées de biais méthodologiques rédhibitoires : aucune n’a tenté de neutraliser des facteurs dont on connait aujourd’hui l’importance :

 le stress, l’exercice physique, l’alimentation, (sans parler des facteurs psychiques puisqu’on n’a pas le droit d’en parler sans être accusé de sectarisme ! ) Du point de vue épidémiologique il faudrait donc tout reprendre à zéro.



     Mais on s’est aperçu depuis, qu’environ un tiers des cancers dépistés ne se seraient jamais manifestés et que le dépistage mammographique, outre les stress qu’il provoque avant, pendant, et après l’examen, entraîne trop d’interventions et de traitements inutiles.



Il est regrettable que, malgré l’évidence,  la pression exercée par le Ministère de la Santé et  la Sécurité Sociale reste largement relayée par la plupart des médias car  rares sont les périodiques qui signalent les travaux mettant en cause le dépistage (9). Ce n’est pas le cas au Royaume Uni où la question de  la poursuite du dépistage systématique est officiellement posée  et où, dès à présent, la proposition du dépistage laisse la liberté du choix aux femmes au lieu de faire pression sur elles (10).

 En France nous en sommes encore très loin et, il y a pire : un certain nombre de médecins préconisent des mammographies systématiques et répétées à des femmes de moins de 50 ans. A ces âges les seins sont plus denses aux rayons et les mammographies encore moins fiables (11) et depuis que des études ont été menées sur le sujet, il a été partout conclu à l’inutilité de ce dépistage quand il est préconisé systématiquement. Quand on sait que le tissu cellulaire du sein chez la femme pubère est particulièrement sensible aux pressions et aux rayons, on reste pantois.

      Le dépistage par simple échographie éviterait les défauts de la mammographie  et les erreurs de sur-diagnostic qui y sont liées, mais son application est paralysée par le comportement de la plupart des radiologues français qui ne veulent en entendre parler qu’après avoir effectué la mammographie !



      Par contre, il est réjouissant qu’aient émergé dans les médias des notions de vraie prévention du cancer du sein par l’évitement de substances désormais très suspectes : œstrogènes, graisses « trans », parabens ou même excès de phyto-œstrogènes. Les œstrogènes sont clairement à éviter chez les femmes ménopausées ; le soja, qui contient des phyto-œstrogènes n’est pas une mauvaise nourriture mais il ne faut pas en abuser.

      Les graisses « trans » sont aujourd’hui incriminées dans la survenue des cancers du sein. Elles étaient connues jusqu’à présent comme nocives pour le système cardiovasculaire. Les plus dangereuses proviennent de la transformation d’acides gras insaturés par la chaleur, on les trouve dans les viennoiseries, dans des aliments préparés industriellement et dans beaucoup de margarines, y compris dans des margarines sensées faire baisser le cholestérol ! Notons qu’il n’y a pas encore d’obligation à en afficher la présence.



     La France s’est lancée plus récemment dans le dépistage des CANCERS DU COLON et DU RECTUM. Les premières études indiquent que le dépistage des saignements intestinaux par l’examen des selles, suivi s’il est positif d’une coloscopie, pourrait, dans les meilleures conditions, diminuer de 25% la mortalité due à ces cancers (12). Mais on manque de données sur le résultat en termes de mortalité globale et les études épidémiologiques sont atteintes des mêmes biais que celles qui concernent le cancer du sein. On peut donc rester dubitatif sur l’intérêt de ce dépistage quand on connaît la dangerosité de la coloscopie (13).



     Bref : il peut être utile d’effectuer une mammographie,  un examen des selles ou une coloscopie lorsqu’il existe des raisons de le faire : symptômes évocateurs, antécédents familiaux, craintes en situation de stress mais proposer ces examens de façon répétée  à toute une population ne paraît pas raisonnable. Ne serait-il pas plus judicieux de dépenser le coût  de ces dépistages dans des actions visant à améliorer l’alimentation des français ou facilitant l’exercice physique ou diminuant les stress au travail et sur les routes, etc.… ?  Sans compter que ces facteurs jouent  pratiquement dans toutes les maladies alors qu’un dépistage, par définition ne vise qu’une seule maladie.  



LA VACCINATION « CONTRE LE CANCER DE L’UTÉRUS » usurpe doublement son nom. Il s’agit en fait d’une vaccination contre des virus soupçonnés d’être à l’origine du seul  cancer du col de l’utérus, un cancer en très nette régression alors que le cancer du corps de l’utérus, qui n’a pas de rapport avec ces virus, est en expansion.

      L’efficacité finale et l’innocuité de ces vaccins ne sont pas prouvées. La campagne qui a été lancée précipitamment vise à vacciner toutes les adolescentes contre une partie des virus impliqués alors que l’infection virale totale ne concerne qu’une petite minorité des femmes : une recherche du taux d’infection, effectuée en Espagne, a montré que moins de 3% d’entre elles avaient été infectées. Ceci signifie que pour, et au mieux, protéger partiellement 3 femmes, il faut vacciner 100 adolescentes. Utilité et innocuité non prouvées, coût élevé, lancement rapide soutenu par une intense publicité culpabilisant les mères qui ne feraient pas vacciner leurs filles adolescentes, tout cela laisse de nouveau pantois.

      Même les partisans de la vaccination rappellent que le dépistage  par frottis reste utile et nécessaire chez les femmes vaccinées. Le dépistage par frottis, surtout s’il était ciblé, gagnerait à être encouragé : il est souvent redondant chez les femmes très médicalisées  et, au contraire, peu pratiqué dans les catégories sociales les moins favorisées qui sont précisément les plus exposées à ce genre de cancer. Il serait aussi nécessaire de mettre en œuvre une action de formation des médecins et des gynécologues pour améliorer la pratique et éviter ainsi l’excès actuel d’interventions inutiles après frottis(14).



LE DÉPISTAGE  N’EST  PAS  UNE  VRAIE  PRÉVENTION
        Dépister n’est pas empêcher la maladie d’apparaître, c’est seulement réaliser un diagnostic précoce et donner la possibilité de traiter la maladie recherchée plus tôt et donc, en principe, plus efficacement.

       Prévenir les maladies, c’est supprimer ou atténuer leurs causes. Comme ces « causes »  sont souvent des facteurs communs à bien plus qu’une seule maladie, on conçoit qu’agir à ce niveau soit particulièrement intéressant.


      Mais, contrairement aux dépistages et aux vaccinations, les mesures préventives sont rarement utilisatrices de procédés médicaux ou de produits pharmaceutiques. Ceci, dans le système actuel, explique sans doute pour une large part, l’extrême timidité dont ont fait preuve en ce domaine, depuis des décennies, aussi bien les Ministères de la Santé que les Directions générales de la  Sécurité Sociale, tous très influencés par les lobbies.

       De prochaines publications parleront de ce que pourrait être une vraie prévention.



          ---------------------------fin------------------------------





BIBLIOGRAPHIE

1/ Randomised prostate cancer screening trial…British Med .J. on line 31/3/11

2/ Screening for breast cancer – Duffy et coll. Lancet 346 – September 23  p 852

3/ Should we screen for breast cancer?   British Med. J. 31/07/10

4/ Breast cancer mortality in neighbouring European countries   British Med. J. 6/8/11

5/ Breast cancer mortality in organised mammography screening in Denmark  British Med. J. 23/3/10

6/ Mammography screening : truth, lies and controversy - Radcliffe Publishing  2012

7/ Trois études : étude M.G.E.N. parue dans Cancer epidemiology, biomarkers and prevention janvier 2006

                           Étude sur les 120000 infirmiéres américaines

                           Étude WHEL (Women’s, Healthy Eating and Living)

8/ C.J. Wright and coll. Sreening mammography and public health policy – Lancet 346 –july 1  p..29, 32

9/ A ma connaissance, parmi les périodiques grand public, seul Que Choisir Santé dés 2010 dans le n° 45

10/ Voir la lettre du Pr. S. Bowley et la réponse du Pr. M. Richardson in British Med. J. du 29/10/11

11/ T.M. Kolb and coll. – Occult cancer in women with dense breast – Radiology 207 – 1 -  p. 191 à 199

12/ Screening for colorectal using the faecal occult blood test hemocult in Cochrane database of systematic

       Reviews 2007 

13/ L’assurance maladie a enregistré, en 2011, 130 décès pour 1.300.000 coloscopies

14/ 139 ablations de tout l’utérus et plus de 6000 hospitalisations injustifiées en 2004 –  chiffres donnés aux

       31es. Journées nationales  du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français 


jeudi 11 avril 2013

LE CANCER




LES CANCERS
QUOI DE NEUF SUR L’ORIGINE  ET LES TRAITEMENTS


                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                       

Contrairement à ce qui était constaté en 1995 (1), il y a, en France, désormais davantage de décès  par cancers que  par maladies cardiovasculaires.

DE FAÇON GÉNÉRALE

        Le nombre de cancers déclarés a augmenté globalement de 63%  de 1978 à l’an 2000.
 Ni  le vieillissement de la population ni l’augmentation des dépistages ne peuvent expliquer à eux-seuls cette augmentation :

·         il n’est pas prouvé que le vieillissement en lui-même favorise la cancérisation. Certes, l’allongement de la vie a été de pair avec l’augmentation des effectifs des tranches d’âge les plus exposées aux cancers, les gens âgés ayant un plus grand risque d’avoir été exposés à des facteurs extérieurs qui ne traduisent leur nocivité qu’après une exposition prolongée, successive, voire cumulative.
      Mais si l’on tient compte de cette évolution démographique, il  reste une
      augmentation inexpliquée de 35%
·         d’autre part les dépistages organisés ne concernent que les plus de 50 ans     alors que l’augmentation du nombre des cancers touche toutes les tranches d’âge.

         I.            DES FACTEURS CANCÉRIGÈNES EN EXPANSION CONTINUE.

      Comment s’étonner qu’il y ait davantage de cancers alors que les facteurs favorables aux cancers ne cessent de se multiplier ?

·         Les substances mutagènes ou cancérigènes transmises par l’alimentation et l’environnement sont de plus en plus nombreuses. Toute tentative pour éliminer ne serait-ce qu’une de ces substances entraîne immédiatement une levée de boucliers par les industriels concernés, soutenus par quelques « scientifiques » adorateurs d’un progrès technologique indéfini ou influencés par leurs liens avec ces industries. Certes, prises isolément, celles qui sont  reconnues et mesurées sont chacune présentes à des doses inférieures aux limites fixées officiellement. Mais l’effet de leur présence simultanée ou successive n’est jamais  pris en compte, il est pourtant extrêmement probable : les rares recherches faites sur la potentialisation et les effets cumulatifs des cancérigènes ne laissent guère de doutes. Si les conséquences n’en sont pas tirées c’est simplement que cela conduirait à un tel chambardement industriel et commercial que les autorités préfèrent fermer les yeux.
·         Les perturbateurs hormonaux sont des produits qui interfèrent avec les hormones naturellement présentes dans l’organisme. Ces produits jouent un rôle promoteur dans les cancers hormonaux-dépendants, sein et prostate en premier lieu, deux cancers en nette augmentation. Ces perturbateurs hormonaux se comportent souvent comme des œstrogènes, venant alors ajouter leurs effets aux prises médicamenteuses : pilule contraceptive ou traitement hormonal de la ménopause. Certains métaux, comme le cadmium, beaucoup de pesticides, de détergents, d’assouplissants des plastiques, de vernis intérieurs des boîtes de conserves, et une quantité de produits entrant dans la composition des cosmétiques, des « produits d’hygiène » comme des lingettes, sont des perturbateurs hormonaux. Nombre d’entre eux finissent leur existence dans les nappes phréatiques, les rivières et les océans. Autant dire qu’ils sont désormais partout. Outre leur action cancérigène, les perturbateurs hormonaux qui sont particulièrement actifs pendant le développement de l’enfant, dés la conception, peuvent entraîner des malformations sexuelles chez les garçons et une baisse de leur fécondité ultérieure.
·         D’autres polluants, métaux lourds, aluminium et solvants entre autres, ainsi que le déséquilibre alimentaire en faveur des omégas 6 et le stress provoquent des phénomènes inflammatoires favorables à la cancérisation.
·         L’exposition aux rayonnements a été incriminée depuis fort longtemps (2) ; l’étude réalisée en France et au Québec par E.D.F qui corroborait cette crainte n’a toujours pas été publiée. Mais récemment les plus hautes autorités mondiales ont reconnu aussi bien l’effet des faibles doses de radiations ionisantes que celui des rayonnements électromagnétique intenses.
           Une étude a mis en évidence une augmentation des leucémies chez les enfants vivants au voisinage d’installations nucléaires, ce qui avait déjà été constaté au Royaume Uni et en Allemagne (2).
           L’étude Interphon, menée sous le contrôle de l’ O.M.S. montre que l’utilisation un  tant soit peu intensive d’un téléphone portable multiplie par au moins 2,5 le risque de cancers céphaliques. Ceci va avec le fait que les cancers primitifs du cerveau,  longtemps rares, augmentent régulièrement.
·         L’évolution des conditions de vie ne va pas dans le sens de la santé : chômage, précarité et pauvreté ne cessent d’alimenter des états de stress chronique qui amoindrissent les défenses immunitaires qui ont aussi leur importance contre le cancer. L’absence d’exercice physique,  dont l’influence néfaste ne cesse d’être corroborée, concerne toujours une part très majoritaire de la population.

II.            Les BOISSONS ALCOOLISÉES sont connues comme facilitant la plupart des cancers. Leur consommation abusive reste un problème peu abordé dans notre pays.

      Il  apparaît que le vin rouge, pris à petites doses de l’ordre d’un à deux verres par jour, représente une exception. L’intérêt de ses polyphénols (tanins, flavonoïdes) l’emporterait sur l’alcool et les sulfites nocifs qu’il contient. Les polyphénols ont en effet un rôle protecteur d’abord reconnu contre les maladies cardiovasculaires mais de plus en plus mis en évidence dans d’autres maladies comme certains cancers, l’Alzheimer, la dégénérescence maculaire ou le diabète (3). Ces polyphénols seraient-ils absents du raisin et du jus de raisin, dont on ne parle guère ? Il est vrai qu’une partie, mais une partie seulement, de ces poly phénols provient des tanins donnés par les tonneaux de bois, quand ils sont encore utilisés. Il reste quelques raisons de s’interroger !

   III.            LE TRAVAIL reste, pour un nombre important de salariés et d’artisans, l’occasion d’une exposition à des substances ou des rayonnements cancérigènes.

     De façon générale la plupart des cancers professionnels restent non reconnus comme tels : chaque année, environ 2000 cancers sont reconnus d’origine professionnelle alors qu’en 2009, l’Institut National de Veille Sanitaire chiffrait entre 11000 et 23000 cas le nombre annuel de cancers fortement suspects d’être principalement d’origine professionnelle(4). L’action cancérigène des pesticides et des solvants est de plus en plus apparente. L’industrie chimique et l’agriculture sont les secteurs les plus concernés : plus d’un million de salariés sont exposés constamment à des substances cancérigènes et souvent sans aucune protection (5).

     Première difficulté : les facteurs cancérigènes agissant insidieusement pendant de longues périodes de vie, il est très difficile de les identifier quand le cancer est là.

     Deuxième difficulté : comme la plupart des maladies fréquentes les cancers naissent d’une conjonction de facteurs divers. Une liste complète de ces facteurs manque encore ; elle est d’autant plus difficile à établir que l’industrie ne cesse d’élaborer une grande quantité de nouveaux produits et de nouvelles techniques dont on ignore les effets à moyen et long terme. 
 
     Troisième difficulté : il reste impossible d’établir  avec précision une hiérarchie entre les facteurs connus.

     A ces difficultés médico-légales vient s’ajouter le fait qu’une telle reconnaissance va coûter à la Caisse des accidents du travail et maladies professionnelles et augmenter les cotisations des employeurs. Il s’appuie  aussi sur le processus même de la maladie ; le cancer est rarement rapidement consécutif à un seul facteur. De façon générale c’est la succession et la coïncidence de plusieurs facteurs favorables au cancer qui vont le faire apparaître souvent fort longtemps après que l’exposition dangereuse a cessé (6). Cela ne devrait pas empêcher qu’un cancer soit reconnu comme professionnel lorsqu’il s’avère que la personne atteinte a été exposée significativement à une substance cancérigène spécifique du cancer apparu.

   IV.        L’influence des CONDITIONS DE TRAVAIL sur les cancers a attiré l’attention durant ces dernières années.

        Les conditions générales se dégradent à mesure que compétitivité et concurrence  deviennent les premiers principes du management. Situations de dépendance et harcèlements se multiplient participant à un stress chronique.
       En 2007, le travail de nuit a été classé par l’International Agency for Research in Cancer parmi les cancérigènes probables pour l’être humain. Le mécanisme passerait par une moindre production de mélatonine chez les travailleurs de nuit, et la mélatonine est anti cancérigène. De plus, la production d’œstrogènes est augmentée quand le sujet est exposé à la lumière artificielle. On conçoit que le cancer du sein ait pu être, au Danemark, reconnu comme maladie professionnelle chez les femmes qui travaillent la nuit.(7)
        En France, nous en sommes encore loin. Au contraire, une loi votée en 2001 a autorisé le travail de nuit des femmes dans l’industrie. En 2009, trois millions cinq cent mille personnes travaillent de nuit dont un million de femmes (8). 

      V.            LES TRAITEMENTS SONT PLUS EFFICACES

 Mais les connaissances académiques sur la façon de  traiter les cancers  n’ont pas fondamentalement évolué.

    La recherche n’a guère exploré la piste ouverte par une possible correction des anomalies cellulaires en remplacement des thérapeutiques actuelles qui visent à détruire les cellules atteintes. L’exemple de l’efficacité du traitement d’une leucémie par un dérivé vitaminique qui ramène à la normale les cellules dégénérées n’a pas fait école.

    La cancérologie française  continue à ignorer ou à diaboliser les inventeurs que furent Gernez, Kouzmine ou Beljanski ; ne retenant de Hamer que sa fuite en avant extrême, elle se refuse à regarder de prés ses travaux. La méthode Gernez de prévention des cancers ne serait guère coûteuse, elle contribuerait aussi à réduire le nombre des maladies cardiovasculaires (9). - à noter d'ailleurs que les autres découvertes de ce chercheur concernant la prévention des allergies et des myopathies n’ont pas davantage retenu l’attention des pouvoirs publics ni des autorités médicales-.

     En diététique, certaines des orientations préconisées par le docteur Kouzmine  et  le docteur  Seignalet (10) apparaissent prophétiques des conseils alimentaires issus de l’étude Suvimax réalisée en France de 1994 à 2003 et  mis en avant depuis.

     Enfin seuls un ou deux cancérologues français isolés s’inspirent du courant psychothérapique initié dés les années 1930 par Georg Grodeck et reprises par Carl Simonton, David Spiegel et bien d’autres, mais surtout aux U.S.A. (11).

   La chirurgie continue à guérir la plupart des cancers qui lui sont accessibles, c’est-à-dire ceux qui ne sont pas trop évolués. Les cancérologues ont mis au point des méthodes de lutte moins destructives ou plus sélectives mais ils utilisent toujours principalement des rayonnements ionisants et des substances chimiques qui détruisent les cellules cancéreuses mais frappent aussi des cellules saines. Ces traitements restent pour le moins  paradoxaux puisqu’ils utilisent des rayons et des substances eux-mêmes cancérigènes, même lorsqu’il s’agit de méthodes a priori non destructives (12) !

    Tout cela entraîne un peu plus de guérisons qu’auparavant et surtout permet à un nombre croissant de patients  de vivre un peu plus longtemps, mais on ne voit pas arriver « la victoire totale sur le cancer », promise, il y a cinquante ans, par un Président des U.S.A.!

Fin


BIBLIOGRAPHIE
1 / Voir le chapitre « cancers » dans « Comment perdre la santé » L.Jaisson 1995 éd. De Guibert
2 / Même livre : page 141
3 / European J. of clinic nutrition  juin 2010-64-561,68
4 / I.N.V.S. cité par « Que choisir santé » sept 2009 n° 31
5 / Rapport annuel de la Direction  de la Recherche, des Études, des Évaluations et des Statistiques) Juillet 2011
6 / « Construire la visibilité des cancers professionnels » Thébaud-Mony Revue Française des Affaires Sociales
     2008 n° 2-3 pages 237 à 254
7 / Lancet du 28 Mars 2009  (tome 373)
8 / chiffres donnés par  le DARES (service des statistiques du Ministère du Travail)
9 / « Le scandale du siècle » interviews des docteurs Gernez, Delahousse et Willem, DVD de Jean Yves Bilien
10/ « L’alimentation ou la troisième médecine » Jean Seignalet 5° édition, 2007, éd De Guibert
11/ Tel le docteur Mouysset et son centre « Ressources » à Aix en Provence
12/- Étude du Dr Peter S ; Nelson du Ford Hutchinson Cancer Research Center  in « Nature Medecine »- 5/8/12  
     - Étude du Pr Raghu Kalluri de la Harvard Medical School de Boston publiée dans la revue « Cancer Cell »