samedi 9 juin 2018

À propos du sucre




Propos   sur  LE  sucre,  dans le sens familier du terme…


Il s’agira ici du sucre en morceau, du sucre en poudre, du sucre cristallisé, du sucre glace, de celui qu’on trempe dans le petit café, de celui qu’on prend pour faire des desserts et des confitures mais aussi de celui que l’industrie agro-alimentaire met un peu partout…
C’est de ce sucre-là que parlait, en 1972, le professeur John Yudkin, nutritionniste britannique. Son livre suscita une immédiate, et fort  efficace, levée de boucliers de la part des lobbies sucriers qui lui coûta d’être finalement mis au placard dans sa propre Université, tandis que  triomphait l’hypothèse d’ Ancel Keys (qui incriminait les graisses comme causant les maladies cardiovasculaires)
Le sucre dont nous parlons est raffiné, il est, chimiquement parlant, du saccharose pur, mais si pur qu’aucun autre aliment n’est plus pauvre en ces petits oligo-éléments si indispensables à notre santé.
Le saccharose est une combinaison vite décomposée dans notre tube digestif en glucose et fructose. Le glucose est un élément nutritif indispensable mais il est aisément fourni par un tas d’autres aliments, céréales, racines et tubercules, ou légumes contenant de l’amidon ; ce qui n’empêche qu’il n’en faille pas trop, mais ceci est une autre histoire !

Le fructose n’est pas indispensable, et il doit, pour être utilisé, être transformé par le foie qui doit, pour cela, disposer des vitamines (B en particulier) et des sels minéraux adéquats, ce que le sucre n’apporte évidemment pas (contrairement aux fruits, autres sources de fructose mais riches d’une quantité d’autres bonnes choses, plus ou moins perdues quand on en fait des jus…)    
Au total, chaque fois que l’on absorbe du sucre, on puise sur les vitamines et les sels minéraux venant d’ailleurs, et qui peuvent finir par manquer. Alors le foie souffre et on peut aboutir à une cirrhose identique à la cirrhose alcoolique. Mais avant d’en arriver là, tant que le foie le peut, il transforme le fructose en triglycérides qui vont l’engraisser et dont on pourra déceler une élévation anormale dans le sang. Cette élévation des triglycérides est un facteur décisif d’athérosclérose qui engendre les maladies cardiovasculaires les plus fréquentes.
Ainsi le sucre, depuis longtemps considéré comme un facteur décisif du diabète de type 2 et de ses complications vasculaires, est aussi un facteur direct des maladies cardiovasculaires.    

Mais, direz-vous, vous ne dites rien de « l’index glycémique » du morceau de sucre, plus faible que celui d’une cuillerée de purée de pommes de terre ? C’est exact, mais l’index  glycémique ne tient compte que du glucose et le problème, ici, c’est le fructose !
D’autres diront : " le sucré est un gout inné dans l’espèce humaine ; vous nous avez déjà « sucré » le tabac, l’alcool, la bière et, pendant longtemps aussi, le beurre, les œufs et tout le gras et, maintenant, vous allez nous « sucrer » aussi le sucre et tout ce qui en contient, les bonbons, les chocolats, les glaces, les sorbets, les confitures et tous les desserts " . 
 "ARRÊTEZ ! "

A cela deux réponses : « d’abord, on peut manger sucré sans absorber de ce sucre raffiné dont nous parlons ici. Nous ne parlons pas des succédanés, qui ne sont pas très intéressants mais des fruits, du miel et aussi du sucre intégral, tiré de la canne à sucre sans aucun raffinage et qui reste riche de la plupart des oligo-éléments  qui manquent tant au saccharose pur. »

Et puis, vous pouvez échapper aux inconvénients du sucre, si vous vous en tenez à une consommation raisonnable, celle de nos grands-mères, quand le sucre était cher et quand les aliments industriels étaient bien rarement sur la table…