vendredi 22 août 2014

ATTENTION aux OMEGAS



                                  
jeune olivier
  Mise au point revue en aout 2014 


     Les acides gras oméga 3 et oméga 6 sont les seules graisses irremplaçables nécessaires à l’être humain.
 
Ce sont des graisses polyinsaturées qui ont été longtemps considérées comme des vitamines car leur présence dans l’alimentation est indispensable mais en très petites quantités. La seule différence réside dans le fait que ces graisses vont entrer dans la constitution même de certaines parties de l’organisme, ce qui n’est pas le cas des vitamines qui se contentent d’en assurer les fonctions vitales. 

 Les effets des graisses polyinsaturées indispensables (acides gras oméga 3 et oméga 6) sur le fonctionnement du corps humain auraient du mettre en garde quant à une ingestion massive de ces acides gras. 

    On savait depuis longtemps qu’il en fallait très peu et que l’organisme les stockait aisément, si bien qu’on n’avait jamais observé de maladies de carence. Les alimentations traditionnelles à travers le globe en contenaient largement assez.

    Puis on allait découvrir, avec les « prostaglandines », que ces deux sortes de graisses avaient des actions assez contradictoires : la santé est, ici comme souvent,  le résultat d’un équilibre, aussi bien dans l’apport alimentaire que dans les assimilations et transformations de ces graisses par le corps. Oméga 3 et oméga 6 sont chacune à  l’origine d’une lignée de prostaglandines, substances messagères jouant à de nombreux niveaux mais particulièrement sur les phénomènes inflammatoires et la coagulation du sang.  Les deux lignées sont parfois complémentaires mais plus souvent opposées dans leurs effets (1).

Les nécessaires transformations chimiques donnant naissance aux prostaglandines utilisent souvent les mêmes enzymes, ces catalyseurs de notre chimie intérieure. Certains enzymes, comme c’est souvent le cas chez les catalyseurs, sont des produits rares que l’organisme ne sait pas produire massivement. 

      Tandis que les biologistes apprenaient progressivement tout cela, quelques études épidémiologiques avaient donné à penser, il y a plus de cinquante ans, que l’augmentation de la consommation des corps gras riches en ces acides gras indispensables était protectrice des artères et du cœur. L’industrie alimentaire des U.S.A., imités ensuite par tous les pays industrialisés, s’engouffra dans le créneau ainsi ouvert. Il s’ensuivit une augmentation irrépressible des consommations d’huiles polyinsaturées, maïs, soja, mais surtout tournesol, certes très riches en acides gras indispensables, mais très déséquilibrées, toujours en faveur des omégas 6.  

     La réévaluation d’une étude déjà ancienne (2) confirme la nocivité d’un excès d’oméga 6 sur le système cardiovasculaire. Mais cela n’est qu’un aspect de la question, l’action pro-inflammatoire d’un excès continu d’oméga 6 ne peut que favoriser les autres maladies courantes  dans les pays « développés » et qui se répandent désormais aux pays « émergents » : cancers,  maladies nerveuses et cérébrales, maladies auto-immunes et allergies. (3).

     Il s'ensuit que les huiles très riches en omégas ­6 n'ont aucun intérêt, de même que les produits « enrichis », toujours beaucoup plus riches en oméga 6. De plus, le tournesol est une plante dépolluante, qui capte les produits indésirables contenus dans la terre : quand le tournesol pousse sur un terrain pollué, les toxiques se retrouvent dans toute la plante ! C’est dire que le tournesol non bio n’a que des inconvénients.

 L’huile de colza, moins déséquilibrée, comporte encore quatre fois plus d’oméga 6 que d’oméga 3 et il s’agit là d’acide linolénique, un oméga 3 peu assimilable. C’est le même acide linolénique qui est ajouté aux produits dits « enrichis en oméga3 » Or l’acide linolénique n’est qu’un précurseur qui a besoin d’être transformé en EPA(4)  et DHA (5) , les seules substances réellement actives, avec un faible rendement et en utilisant le même enzyme nécessaire aux transformations des oméga 6. On comprend qu’à ce niveau comme à celui de la production des prostaglandines existe une compétition entre les deux lignées.

     EPA et DHA ne se trouvent naturellement que dans les huiles de poisson et dans la graisse des animaux qui se nourrissent de poisson, comme le font naturellement les phoques. Les Inuits qui se nourrissaient traditionnellement de poisson et de phoque ne souffraient pas de maladies cardiovasculaires liées à une hyper coagulabilité du sang mais par contre mourraient plus souvent d’hémorragies, la lignée oméga 3 prédominante fluidisant trop le sang.

    Au total, que conclure concernant les matières grasses ?

L’huile d’arachide et les huiles de palme ou de palmiste sont trop saturées pour être très recommandables. Le beurre est principalement composé de graisses saturées particulières, très digestes, mais vite dénaturées par le chauffage ; il vaudrait mieux en consommer peu mais frais, principalement pour le plaisir. La composition des graisses de porc, d’oie, de canard, de poule, de poisson d’élevage, peut être assez équilibrée, mais cela dépend étroitement de l’alimentation donnée dans les élevages. Attention aux viandes rouges, à réserver aux fêtes, car elles apportent, à la fois, des acides gras saturés et de l’acide arachidonique, un acide gras de la lignée des oméga 6.

L' huile d’olive est riche en oméga 9, acide gras mono insaturé, beaucoup plus intéressant que les graisses saturées et sans influence connue sur les prostaglandines. Du point d vue diététique, l'huile d'olive est la reine, aussi bien pour la cuisson que pour l’assaisonnement ; elle contient très peu d’acides gras indispensables mais sans grand déséquilibre.
Si l’on consomme par ailleurs bien des légumes frais, cuits de préférence à la vapeur, des crudités,  des légumes secs, de la volaille bien nourrie, et un peu de poisson, dont du poisson gras peu pollué car non carnivore, comme les sardines et les harengs, un apport équilibré des graisses est assuré, du moins au niveau des connaissances actuelles !!   


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Bibliographie
1/ Voir les pages 65 et 66 de « Comment perdre la santé »,opus cité
2/ « Use of dietary linoleic acid… » British Medical Journal en ligne 4/2/13
3/ Intervention du Professeur Béliveau  (Montréal) dans le reportage « vos poisons », Arte Juillet 2013
 4/ acide eicosapentaénoïque
5/ acide docosahexaénoïque